Anthony Mainville nommé président de la Communauté d’intérêts Camionnage zéro émission de Propulsion Québec

Très impliquée avec Propulsion Québec depuis presque trois ans, la firme Attrix, par l’entremise de son président Anthony Mainville, vient de franchir un nouveau pas dans leur collaboration. La Communauté d’intérêts Camionnage zéro émission, que la grappe en transport électrique et intelligent vient de créer, sera en effet présidée par M. Mainville.

Anthony Mainville. (Photo tirée de sa page Linkedin.)

La raison d’être de ce nouveau comité est d’abord de réunir, autour d’une table, des représentants influents de l’industrie du camionnage. Anthony Mainville explique: «Mon premier mandat, lié à l’organisation, sera d’aller chercher les bons représentants et les acteurs principaux de notre industrie. Des gens qui pourront aider la communauté d’intérêts à atteindre les objectifs fixés dans notre feuille de route».

C’est le plan de match. «Prévoir et mettre en place une expertise dont le but est d’établir, avec ces représentants triés sur le volet (fournisseurs, manufacturiers et transporteurs), une feuille de route pour l’industrie du camion durant sa phase d’électrification» (batteries et hydrogène).

On colligera ensuite, dans cette feuille de route, toutes les réponses aux questions que pourraient avoir les transporteurs. Pour accélérer le processus d’électrification, mais également pour convaincre l’industrie de la nécessité d’embrayer, dès aujourd’hui, cette nécessaire transition.

«Quels sont les outils qu’un transporteur peut avoir besoin? Où peut-il obtenir son financement? Quels sont les véhicules disponibles pour la nature de ses activités? Quelles sont les limitations quant à l’impact du froid sur les batteries? Est-ce que les subventions disponibles sont bien arrimées pour le camionnage? Ce sont autant de questions auxquelles il faut pouvoir répondre adéquatement si on veut les convaincre.»

Comment vaincre la résistance

Le plan de match identifiera aussi les éléments manquants, notamment les infrastructures, les besoins en formation pour les mécaniciens, etc., question de faire les choses dans le bon ordre. «Présentement, nous dit M. Mainville, nombre de transporteurs s’achètent des camions électriques sans avoir pensé à l’infrastructure de recharge.» Une opération «qui peut prendre cinq ans et 2,6 millions de dollars avant d’être opérationnelle».

La planification sera donc essentielle en amont.

Pour les transporteurs, la question qui revient souvent est celle de la nécessité de se convertir aujourd’hui, alors que l’électrification en camionnage ne fait que commencer. «Je remarque, dans mes activités professionnelles, un manque de connaissance mais aussi d’intérêt de l’industrie du camionnage pour toute la préparation qui mène à l’électrification».

Conscient que le camionnage n’est pas soumis, contrairement au monde du transport par autobus, à des contraintes légales pour se convertir, M. Mainville pense que la pression viendra des manufacturiers. «La réalité est que les transporteurs vont subir beaucoup de pression des entreprises manufacturières qui ont commencé ou terminé leur optimisation carboneutre».

«La prochaine étape est d’imposer aux transporteurs – les plus gros contributeurs de gaz à effet de serre (GES) – une stratégie concrète de réduction de leur GES. Une réalité de plus en plus présente dans l’industrie. C’est ça qui, à mon avis, va propulser l’industrie du camionnage vers l’électrification».

Le transporteur aura donc de moins en moins le choix s’il veut garder un client ou aller en chercher un nouveau. C’est à ce moment-là que la Communauté d’intérêts entre en scène. Les questions «Par où je commence? Quelles sont les opportunités?» pourront obtenir des réponses précises et concrètes des acteurs sélectionnés par M. Mainville pour faire partie du comité directeur.

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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