L’EPA dévoile de nouvelles normes d’émissions pour les modèles de l’année 2027 et suivants

La U.S. Environmental Protection Agency (EPA) a adopté une nouvelle série de normes d’émissions pour les véhicules et les moteurs lourds qui s’appliqueront à partir de l’année modèle 2027, en mettant l’accent sur les oxydes d’azote (NOx).

Les normes d’émissions de NOx seront 80 % plus strictes que celles qui s’appliquent aujourd’hui, tandis que les garanties obligatoires sur les dispositifs antipollution seront 2,8 à 4,5 fois plus longues. Les manufacturiers devront également démontrer que la conception des moteurs empêchera les conducteurs d’altérer les contrôles électroniques des émissions.

Les normes finales viseront également les émissions dans un éventail plus large de conditions de fonctionnement, telles que les situations de faible charge qui génèrent des températures d’échappement plus basses, réduisant ainsi l’efficacité des systèmes de contrôle des émissions basés sur la réduction catalytique sélective. Selon l’EPA, les conditions de faible charge représenteraient plus de la moitié des émissions de NOx au cours d’une journée de travail typique d’un véhicule.

Les véhicules lourds devront limiter les émissions de NOx à 0,035 gramme par cheval/vapeur/heure dans des conditions normales, à 0,050 gramme à faible charge et à 10,0 grammes au ralenti.

La règle devrait permettre de réduire de plus de 40 % les émissions de NOx des véhicules lourds dès 2040, au fur et à mesure de l’arrivée de nouveaux véhicules dans le parc américain. En 2045, lorsque la majeure partie de la flotte réglementée aura changé de propriétaire, les émissions auront diminué de moitié par rapport aux niveaux observés sans les changements.

Il s’agit de la première mise à jour des normes de qualité de l’air pour les camions lourds depuis plus de 20 ans. Le Canada a traditionnellement adopté les normes d’émissions établies par les États-Unis.

Réaction aux nouvelles règles d’émissions

«L’EPA prend des mesures importantes pour protéger la santé publique, en particulier la santé des 72 millions de personnes vivant à proximité des itinéraires de fret des camions aux États-Unis, y compris nos populations les plus vulnérables dans des communautés historiquement surpeuplées», a déclaré Michael S. Regan, administrateur de l’EPA, dans un communiqué de presse.

«Ce n’est que la première mesure prise dans le cadre du Clean Trucks Plan de l’EPA pour ouvrir la voie à un avenir sans émissions. Ces normes rigoureuses, associées aux investissements historiques de la loi sur la réduction de l’inflation et de la loi bipartisane sur l’infrastructure, accéléreront le programme ambitieux du président américain Joe Biden visant à remanier la flotte de camions du pays, à offrir un air plus propre et à protéger les gens et la planète. «

L’EPA estime que, d’ici 2045, les règles renforcées permettront d’éviter jusqu’à 2 900 décès prématurés, et se traduiront par 6 700 admissions à l’hôpital et visites aux urgences en moins, et 78 000 journées de travail perdues en moins, entre autres avantages.

«Il est clair que la règle est très stricte et qu’elle sera difficile à mettre en œuvre», a déclaré le président de la Truck and Engine Manufacturers Association, Jed R. Mandel, dans un communiqué.

«Nos membres sont pleinement engagés à travailler avec l’EPA et les autres parties prenantes pour une mise en œuvre réussie. En fin de compte, le succès ou l’échec de cette règle dépend de la volonté et de la capacité des flottes de camions à investir dans l’achat de la nouvelle technologie pour remplacer leurs véhicules plus anciens et plus polluants.»

L’EPA a reçu plus de 260 000 commentaires publics sur ces règles.

Limites et quotas

Les plafonds des limites d’émissions familiales sont fixés à 65 mg de NOx par cheval/vapeur/heure pour les années modèles 2027-30, et à 50 mg pour le modèle 2031 et après. Les plafonds actuels sont fixés à environ 200 mg.

Toutefois, l’EPA a déclaré qu’elle ne finalisait pas l’autorisation accordée aux constructeurs de générer des crédits d’émissions de NOx à partir de véhicules utilitaires lourds à émission zéro, car elle craint que le fait d’autoriser les véhicules à émission zéro à générer des crédits d’émissions de NOx n’entraîne des réductions d’émissions moins importantes que prévu.

Les constructeurs devront démontrer que les dispositifs antipollution des plus gros moteurs lourds maintiendront les émissions de NOx à 35 mg cheval/vapeur/heure sur l’équivalent de 750 000 miles (1,2 million de km).

Les garanties sur les dispositifs antipollution s’étendront à 725 000 km, comparativement à 160 000 km aujourd’hui, tandis que la «durée de vie utile» de l’équipement passera de 700 000 km à 1 million de km.

«On s’attend à ce que les périodes de garantie révisées entraînent un meilleur entretien, y compris l’entretien des composants liés aux émissions, et moins d’altérations, ce qui contribuerait à assurer les avantages des contrôles d’émissions utilisés», note l’EPA dans la règle. «En outre, des périodes de garantie réglementaire plus longues peuvent amener les fabricants de moteurs à simplifier les processus de réparation et les rendre plus conscients des défauts du système qui doivent être suivis et signalés à l’EPA.»

Les mises à jour des instructions d’entretien comprendront également les intervalles d’entretien minimums pour certains composants liés aux émissions.