L’ancien champion de boxe Lexson Mathieu monte dans l’arène du camionnage

Ancienne étoile montante, Lexson Mathieu a décidé de quitter la boxe professionnelle pour se lancer en affaires. Il a fondé le consortium Groupe Odace et il veut se faire une place dans le monde du camionnage.

Protégé du promoteur Eye of the Tiger, Lexson Mathieu s’est taillé une belle place dans le monde de la boxe professionnelle. Invaincu, ses victoires presque toutes acquises par KO, il a remporté deux ceintures de champion et il est même devenu le plus jeune champion de la North American Boxing Federation (NABF). Il aurait pu continuer sur cette lancée, mais la COVID-19 l’a obligé à arrêter sa carrière de boxeur et l’a amené dans le monde des affaires.

Une transition qui n’a pas été si compliquée pour lui, surtout grâce à l’aide de son gérant Camille Estephan, qui lui a donné quelques conseils pour lancer son entreprise, mais aussi grâce à son expérience de boxeur.

«Le monde de la boxe, c’est aussi beaucoup de business», lance Lexson Mathieu. «Ta carrière, tu la gères comme une entreprise. C’est comme une jungle, tout comme le monde du transport. Les gros mangent les petits, ça joue des coudes et c’est très compétitif, comme dans le monde du sport.»

Lexon a commencé à investir dans la cryptomonnaie, puis a décidé de se tourner vers un secteur qui sert un bien et la communauté, l’industrie du transport, y voyant une grande opportunité d’affaires. «C’est un marché qui est en difficulté en ce moment. Dans ma mentalité d’investisseur, quand un marché est en difficulté, c’est le temps d’y foncer», affirme-t-il.

Lexson Mathieu et son frère Kensley ont fondé le Groupe Odace, un consortium d’investissement qui cherche à consolider l’industrie, notamment en faisant l’acquisition d’entreprises de transport. Lexson Mathieu se considère moins comme un entrepreneur que comme un repreneur.

«Nous avons établi des partenariats financiers avec plusieurs institutions, dont la TD et la BDC. Gagner la confiance de ces acteurs clés fut un processus crucial et laborieux, et c’est ce qui va nous permettre de réaliser nos acquisitions», explique-t-il.

«On offre un plan de sortie pour ceux qui ont exploité leur entreprise dans les 30 dernières années, qui ont été très rentables, mais qui n’ont pas de relève pour prendre leur retraite. Nous leur en offrons une», explique l’ancien boxeur. «On rachète leur entreprise, on garde tous les employés de la compagnie, on prend soin d’eux ainsi que des clients, des camions et du nom de l’entreprise. On offre vraiment une continuité de l’entreprise.»

Les frères Mathieu ont récemment complété leur première acquisition en reprenant Boisjoli Transport, une entreprise de Joliette qui compte 20 camions et 70 remorques. Le consortium travaille en ce moment à l’acquisition de trois autres transporteurs, transactions qui devraient être complétées dans les 10 prochains mois.

Le Groupe Odace cherche à devenir un acteur majeur dans l’industrie du camionnage du Québec. «Rapidement, grâce aux acquisitions, on va être un des gros joueurs dans le monde du transport au Québec», assure Lexson Mathieu. Le consortium se concentre surtout les sur les transporteurs qui ont une bonne réputation et une bonne longévité dans le secteur, dans le but de maintenir leurs activités tout en gardant une bonne relation avec eux.

«On veut faire affaire avec des gens qui veulent travailler avec nous», souligne le cofondateur du Groupe Odace. Pour faire une transition comme ça, il faut que ça ait du sens des deux côtés. Il faut que l’objectif soit la santé de l’entreprise que l’on achète. On veut une relation gagnant-gagnant.»

Une des valeurs importantes du consortium c’est, comme son nom l’indique, de faire preuve d’audace. «On prend des risques, on fonce et on est prêt à faire des acquisitions et à exécuter le plan d’affaires. On n’est pas du genre à s’asseoir et à attendre que les temps difficiles passent, que les taux d’intérêt redescendent et que les taux de transport augmentent pour relancer les activités. C’est le moment d’aller de l’avant.»

Pour Lexson Mathieu, ce qui fera en sorte que sa compagnie prospérera, c’est sa persévérance. «Même si ça fait un bon moment que les temps sont difficiles, on continue à pousser. C’est pareil dans la boxe. On s’entraine fort pendant des années et c’est à la fin qu’on gagne, tout comme en affaires. La compétition s’essouffle et disparait, alors que les vrais champions remontent sur le dessus.»