Enquête sur la mort d’un travailleur écrasé par son propre camion pompe

Le 28 septembre dernier à Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal sur l’autoroute 40, un travailleur a été coincé mortellement entre son camion et un muret de béton, après que le poids lourd se soit mis en mouvement de façon inopinée.

La CNESST a ouvert une enquête sur le tragique accident, enquête dont les conclusions ont été dévoilées plus tôt aujourd’hui.

Camion pompe à égouts vu de face
Le travailleur s’est retrouvé coincé entre la roue avant gauche et le muret de béton. (Photo : CNESST)

Le jour des faits, le travailleur s’affairait avec un collègue à nettoyer un puisard avec le tuyau d’aspiration à vide d’un camion combiné cureur d’égouts, pour le compte du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), sur l’accotement de gauche de l’autoroute.

Pendant les opérations, le camion a avancé inopinément vers eux, même s’il n’y avait personne en cabine. L’un des travailleurs et le surveillant du MTMD ont évité le camion en sautant par-dessus le muret de béton du terre-plein central tandis que la victime s’est fait coincer entre la roue avant gauche du véhicule et le muret.

Les secours ont été appelés sur les lieux et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.

Transmission sur « Drive »

L’enquête a permis de déterminer que la transmission automatique du camion était en position « D » (Drive), sans personne à bord.

Le frein de stationnement avait été activé mais il n’a pas suffi à retenir le poids lourd lorsque le régime moteur a été élevé au-delà des 1500 tours-minute, depuis l’extérieur du camion, pour augmenter la puissance de pompage.

Directives de mettre la transmission au neutre dans la cabine d’un camion
L’accident s’est produit en dépit de directives claires en cabine. (Photo : CNESST)

Il existe des dispositifs qui font passer automatiquement la transmission d’un camion au neutre dès que le frein de stationnement est activé. Ironiquement au moment de la tragédie, le seul camion de la flotte de l’entreprise de nettoyage qui n’en était pas muni était celui impliqué dans l’accident.

La CNESST a exigé de l’entreprise qu’elle élabore une méthode de travail sécuritaire pour l’utilisation des camions combinés, qu’elle forme ses travailleurs et travailleuses sur ces méthodes de travail et qu’elle les intègre à son plan de formation d’accueil. L’employeur s’est conformé à ces exigences.

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête aux associations sectorielles paritaires ainsi qu’aux gestionnaires de mutuelles de prévention afin que leurs membres en soient informés. Le rapport d’enquête sera également distribué dans les établissements offrant les programmes de formation de transport de conduite de véhicules lourds.

De l’information et des conseils de prévention pour les gens affectés à des travaux routiers sont disponibles en cliquant ici.

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