Le Semi de Tesla fait son chemin dans le monde réel, mais la production à grande échelle n’est pas encore au rendez-vous

Avatar photo

Dan Priestley, responsable du programme Semi de Tesla, a commencé son discours d’ouverture à l’ACT Expo par une boutade d’autodérision : «Tesla s’est fait une spécialité de transformer l’impossible en un simple retard.»

Toutefois, il a ajouté que la mise sur le marché du Tesla Semi électrique de classe 8 «vaut absolument la peine d’être faite, et nous n’entrons pas dans ce secteur à la légère.»

(Photo: PepsiCo)

Tesla propose actuellement deux versions de son Semi, un camion standard doté d’une autonomie de 480 km, et un autre dont l’autonomie peut atteindre 800 km. Ces camions, a fait remarquer M. Priestly, ne transportent pas seulement des chips. PepsiCo les utilise pour transporter de lourdes cargaisons de  boissons, et Tesla s’en sert pour transporter des blocs de batteries de sa Gigafactory du Nevada à son usine automobile de Fremont, en Californie.

«Nous voyons beaucoup de montagnes, ainsi qu’une grande variété de climats et de conditions», a déclaré M. Priestley à propos de ces trajets. Les camions doivent être pourvus de chaines en hiver pour franchir le col de Donner et pour profiter de la limitation de vitesse à 70 milles à l’heure dans le désert du Nevada.

Le poids du Semi

M. Priestley a fait remarquer que ces camions peuvent être intégrés dans une flotte de camions typique sur une base 1:1, en remplacement d’un camion à moteur diesel. Le poids du Semi a été strictement gardé secret par Tesla, mais M. Preistley a révélé que la version à plus grande autonomie pèse «plus de 23 000 livres.»

Le Semi consomme en moyenne 1,7 kWh par kilomètre et seulement 1,5 kWh dans les applications plus légères et offre un temps de fonctionnement supérieur à 95 %.

«Maintenant, il est temps de passer à l’échelle supérieure», a affirmé M. Priestley, précisant que Tesla vise à construire 50 000 camions de ce type par an, ce qui permettra de réduire les coûts d’acquisition.

Tesla cherche également à déployer davantage de stations de recharge pour le Semi et estime pouvoir le faire à un coût de 500 $/kW entièrement installé, alors que la moyenne du secteur est de 1 000 $/kW.

La croissance de l’activité automobile de Tesla depuis le lancement du Semi en 2017 permet à l’entreprise de mieux se positionner pour commercialiser le camion, a ajouté M. Priestley.

«Lorsque nous avons dévoilé ce produit pour la première fois en 2017, Tesla n’était qu’une fraction de l’entreprise qu’elle est aujourd’hui», a-t-il souligné.

Testé en hiver et dans le désert

Il a indiqué que Tesla avait testé le Semi en Alaska à -35 degrés Fahrenheit et dans la Vallée de la Mort à des températures allant jusqu’à 120 degrés Fahrenheit. «Il a eu chaud, mais il a très bien fait», dit-il à propos des essais dans le désert.

Les essais ont été réalisés dans une variété de cycles de travail, allant du transport de lots complets au transport de lots partiels, en passant par le factage et les services de restauration. «Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde», a annoncé M. Priestley, tout en reconnaissant qu’il est plus facile de travailler avec les flottes privées, car elles ont un meilleur contrôle de leurs cargaisons et de leurs installations.

Tesla prévoit de maintenir un modèle de vente directe aux clients. «Nous pensons que le fait d’avoir une relation directe avec nous nous place dans une meilleure position pour assurer la réussite des opérations des clients», a-t-il précisé.

L’entretien

PepsiCo prévoit de prendre 50 unités supplémentaires et Tesla en mettra d’autres sur la route pour soutenir ses propres opérations et elle envisage un déploiement plus large maintenant repoussé à 2026. En ce qui concerne le service, M. Priestley a affirmé que Tesla ne considérait pas l’entretien et les réparations comme un centre de profit, mais plutôt comme une obligation.

«Nous veillerons à ce que le service soit disponible lorsque vous en avez besoin et notre objectif n’est pas d’en faire un centre de profit majeur pour l’entreprise», a-t-il expliqué. «N’importe qui peut s’occuper des roues et des pneus», a-t-il ajouté à propos de l’entretien simple, tout en promettant que Tesla aura du personnel disponible pour résoudre les problèmes plus complexes liés aux performances du groupe motopropulseur.

Have your say

We won't publish or share your data

*