Lithion inaugure son usine de recyclage de batteries à Saint-Bruno et multiplie les visées internationales
Finis les locaux temporaires de l’usine pilote d’Anjou. Lithion Technologies a annoncé aujourd’hui la fin des travaux de construction de son usine commerciale de 53 800 pieds carrés, située à Saint-Bruno-de-Montarville sur la Rive-Sud de Montréal.
L’entreprise pourra y recycler 20 000 tonnes de batteries par an, soit l’équivalent de 45 000 batteries de véhicules électriques. Le nerf de la guerre sera l’extraction des minéraux critiques de batteries lithium-ion en fin de vie afin de les réutiliser dans des batteries neuves.
Ce concentré de minéraux critiques est appelé « black mass » et cette matière est composée de lithium, de nickel, de cobalt, de manganèse et de graphite.

La récupération de ces minéraux critiques réduit la pression sur l’industrie minière et, affirme Lithion, est plus favorable à l’environnement puisque son processus de recyclage émet 72 % moins de GES que l’extraction minière et utilise 96 % moins d’eau.
Ce qui fait le bonheur du ministre de l’Environnement Benoit Charette. « La transition énergétique en cours au Québec nécessite la création d’une chaîne de valorisation de nos matériaux critiques afin d’en assurer la circularité et de réduire la pression sur les ressources et l’environnement au Québec », a-t-il déclaré.
Une autre usine, d’hydrométallurgie celle-là et dont le site n’a pas encore été sélectionné, « traitera le concentré de minéraux critiques pour produire des matériaux de pureté grade batterie pouvant être réintroduits dans la chaine de production de nouvelles batteries », écrit Lithion dans une fiche technique transmise à Transport Routier.
Le gouvernement du Québec a contribué financièrement à l’essor de l’entreprise, fondée en 2018, par une prise de participation et des subventions totalisant 22,5 millions $. GM Ventures, le bras d’investissement de GM, a également pris une participation dans Lithion.
L’usine de Saint-Bruno compte présentement 20 employés mais ce chiffre pourrait grimper à 60 lorsque l’usine sera à pleine capacité.

Pour assurer son approvisionnement en batteries, Lithion a conclu des ententes avec des partenaires locaux ainsi qu’avec des entreprises canadiennes, américaines et à l’international. Call2Recycle, dont le siège social est à Atlanta, fait partie de ces fournisseurs.
« L’inauguration de la première usine commerciale de l’entreprise québécoise Lithion Technologies renforce notre filière et ouvre la porte à une économie circulaire de la batterie au Québec », a soutenu Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.
Visées internationales
En sol américain, l’ouverture d’un premier centre d’entreposage est prévue prochainement et Lithion dit être en discussion avec des partenaires stratégiques afin d’y déployer des usines comme Lithion Saint-Bruno.
Une stratégie similaire est en déploiement en Europe.
« D’autre usines de recyclage, approvisionnées par un réseau de collecte et d’installations d’entreposage, verront le jour au Canada, aux États-Unis et en Europe afin que la transition énergétique soit une solution durable pour les générations à venir », s’est félicité Benoit Couture, président et chef de la direction de Lithion.
L’Asie pourrait également être un marché porteur, grâce au partenariat établi avec l’entreprise coréenne IMM Investment Global. Celle-ci a des liens d’affaires privilégiés avec des fabricants coréens de cathodes et de cellules de batteries, notamment LG, Samsung, SKI, Ecopro et POSCO, et avec le fabricant d’automobiles et de camions Hyundai.
En janvier 2022, Lithion annonçait par ailleurs avoir conclu une entente avec l’entreprise coréenne IS Dongseo Company Ltd pour l’octroi d’une licence d’exploitation exclusive de sa technologie de recyclage de batteries lithium-ion sur le marché sud-coréen.
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