Les États-Unis font bombance
Grosse soirée mardi pour nos amis américains, mais grosse rencontre la semaine passée pour nos amis américains du camionnage, qui se sont réunis à Austin au Texas dans le cadre de la conférence de gestion et expositions annuelles de l’American Trucking Associations.
L’événement accueille plus de 2 500 hauts dirigeants de l’industrie du camionnage des États-Unis et présente un salon commercial regroupant quelque 200 exposants!
Cette exposition, incidemment, donnait une image claire de la grande tendance qui prévaut aujourd’hui dans le camionnage, soit la télématique, qui occupait une très grande partie de l’espace d’exposition.
L’impression générale : ça va très, très bien! Même que la vigueur de l’activité économique pose de beaux problèmes. Et personne ne voit de ralentissement pour 2019.
On le sait, il y a la pénurie de main-d’œuvre, mais on parlait aussi beaucoup de la demande extraordinaire de camions. Les fabricants doivent contrôler les ardeurs des concessionnaires qui veulent s’assurer de répondre à toutes les demandes de leurs clients et qui commandent plus de camions que requis pour raccourcir les longs délais de livraison. C’est ce que Roger Nielsen, PDG de Daimler Trucks North America (DTNA) appelle les «commandes spéculatives».
Lors d’une table ronde avec des journalistes de camionnage. M. Nielsen, qui estime que les ventes de camions des classes 6, 7 et 8 atteindront 440 000 unités cette année dans les pays de l’ALENA l’USMCA, a assuré qu’il veille à ce que les carnets de commande comportent des commandes réelles, et non spéculatives. «Cela devrait nous protéger contre des annulations massives en cas de ralentissement soudain», de dire M. Nielsen. «Vous ne verrez pas ça chez DTNA. Nous avons été très diligents pour éliminer les commandes spéculatives. Si vous envoyez une commande qui semble spéculative, nous l’annulerons», a-t-il ajouté, espérant que «les autres fabricants sont tout aussi vigilants.»
Lors de la conférence de presse de Volvo, le nouveau PDG, Peter Voorhoeve, a indiqué que si on enlevait toutes les contraintes de fabrication et que les fabricants pouvaient produire chaque camion en commande, le marché nord-américain pourrait surpasser les 500 000 unités.
«En toute honnêteté, je ne pense pas que cela se produise, mais cela montre que le marché est fort», a déclaré M. Voorhoeve. Plutôt que «commandes spéculatives», il a utilisé l’expression «facteur de panique» pour décrire les commandes de camions passées pour éviter les longs délais de livraison. «Mais même en éliminant ce ‘facteur de panique’, il s’agit d’un nombre très élevé.»
À chaque année, le président de l’ATA fait son discours sur l’état de l’industrie. Il n’avait lui aussi que des bonnes nouvelles à annoncer. Voici quelques citations tirées du discours de Chris Spear :
«Avec un taux de chômage de 4 %, et plus d’emplois créés que de gens pour les occuper, nous sommes en situation de plein emploi. En conséquence, la consommation des ménages augmente. Quand les gens consomment plus, nous transportons plus.
«Les tonnages sont en hausse de 8 % comparativement à pareille date l’an passé. L’industrie américaine du camionnage a généré plus de 700 milliards de dollars dans l’activité économique l’année dernière, en hausse de 3,5 %. Cela représente 79 % du transport national.
«Nous commandons beaucoup de nouveau matériel roulant. Au rythme actuel de fabrication, il faudrait neuf mois aux fabricants nord-américains de camions lourds pour construire tous les camions de classe 8 en commande.
«Au cours des deux dernières années, l’ATA a siégé à la table du commerce… expliquant aux négociateurs comment 76 % des marchandises de l’ALENA dépendent du camionnage, appuyant plus de 47 000 employés de l’industrie américaine du camionnage… les marchandises de l’ALENA ont engendré des recettes de 6,6 milliards de dollars pour notre industrie, uniquement l’année dernière. Nous voulons augmenter ces chiffres et mettre en place une entente révisée qui procurera une croissance soutenue pour notre industrie. C’est essentiel.
«Nous saluons le président et son équipe de négociateurs d’avoir conclu une entente avec le Mexique et avec le Canada. La nouvelle entente US-Mexique-Canada générera près de 1,2 billion de dollars en commerce.»