Du pire au meilleur
J’ai des bonnes et des mauvaises nouvelles pour vous. Par quoi voulez-vous que je commence?
Les mauvaises? D’accord!
Plus de trois millions de Canadiens ont perdu leur emploi depuis le début de la pandémie de la COVID-19. C’est-à-dire en deux mois exactement. Un million en mars, deux millions en avril. La baisse de l’emploi au Canada était «sans précédent», selon Statistique Canada. En avril, le chômage a atteint 13%, le deuxième pire taux derrière celui de 13,1% observé en décembre 1982.
Comme il fallait s’y attendre, l’Institut C.D. Howe a confirmé au début du mois de mai que le Canada est entré en récession.
Le gouvernement du Québec a fait le même constat ce matin, alors que 40% de l’économie de la province a été arrêtée, confirme le ministre des Finances Éric Girard. Les mesures d’aide ont coûté jusqu’à maintenant 20 milliards de dollars au Québec. On prévoit une croissance négative de -2 à -6%.
Plus de camionneurs américains ont perdu leur emploi en avril (88 300) que durant toute la Grande Récession de 2008.
Les commandes de camions de classe 8 sont un excellent indicateur de l’état de santé de l’industrie du camionnage. En avril, selon les données préliminaires de la firme ACT Research, les commandes nettes de camions de classe 8 ont chuté à 4 100 unités en Amérique du Nord. Il s’agit d’une baisse de 46% par rapport à mars 2020, et de 72% par rapport à avril 2019.
Kenny Vieth, président et analyste principal d’ACT, soupçonne que, comme elles l’ont fait en mars, les flottes n’annulent pas les commandes, mais les déplacent vers des créneaux de fabrication ultérieurs, le temps d’analyser les répercussions actuelles de la COVID-19.
Je me limite ici aux aspects économiques de la pandémie. La situation dans les CHSLD de la région de Montréal, entre autres, demeure extrêmement préoccupante comme vous le savez tous.
Les bonnes nouvelles maintenant?
Au Québec, des secteurs importants rouvrent graduellement. Cette semaine, c’est le reste de la construction et une partie des entreprises manufacturières.
Les prévisions du Conference Board du Canada indiquent que la récession sera de courte durée et que la croissance reprendra au deuxième semestre de l’année, en supposant que les entreprises rouvrent lentement au printemps et en été.
Aux États-Unis, les données de la bourse du fret DAT ont commencé à refléter un rebond en mai. «Pour la première fois en bien plus d’un mois, nous commençons à voir de sérieux signes de rebond sur le marché au comptant», a indiqué la société. Cette hausse est attribuable à la saison des fruits et légumes, aux expéditions de marchandises saisonnières et à l’assouplissement des exigences de distanciation sociale.»
La semaine dernière, Eric Gignac, PDG du Groupe Guilbault, nous a partagé des informations encourageantes. « Notre volume a baissé d’environ 40 pour cent en raison de la pandémie. Toutefois, nous sommes très encouragés cette semaine, car nous sommes revenus à près de 85 pour cent de notre volume régulier.»
Comme le disait le slogan d’une équipe de hockey de Québec dans les années 90, le meilleur est à venir. Mais cela à la condition que les autorités prennent les bonnes décisions en matière de déconfinement, et que la population respecte les règles de distanciation et les autres mesures sanitaires imposées.
Ce virus est encore inconnu et imprévisible. Tout peut facilement basculer. La belle température qui s’en vient incitera au relâchement. Ce n’est pas le temps.
Sur ce, bonne lecture de nos nouveautés!
Steve Bouchard
Rédacteur en chef, transportroutier.ca