La frontière s’ouvre aux chauffeurs diabétiques
Une nouvelle touchant plusieurs camionneurs canadiens est sortie plus tôt cette semaine et a suscité beaucoup d’intérêt : les chauffeurs diabétiques pourront dorénavant faire du transport transfrontalier.
Par voie de communiqué, l’Alliance canadienne du camionnage a indiqué que le Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé (CCATM) l’avait informé de nouvelles dispositions de réciprocité entre le Canada et les États-Unis en la matière.
Depuis 1998, les chauffeurs canadiens souffrant de diabète traité à l’insuline ne pouvaient pas conduire de camions commerciaux aux États-Unis, la même restriction s’appliquant aux chauffeurs américains en territoire canadien. Il s’agit de ce que l’on connaît sous le nom de «condition W». Cette condition est inscrite sur un permis de conduire si son titulaire souffre de diabète traité à l’insuline, souffre ou a déjà souffert d’épilepsie ou présente une perte auditive modérée ou totale qui ne peut pas être corrigée par un appareil, notamment.
On peut donc s’attendre à ce que les chauffeurs diabétiques traités à l’insuline voient cette condition enlevée de leur permis de conduite.
La nouvelle a donc suscité beaucoup d’intérêt, mais aussi des questions, la première étant : pourquoi on ne trouve rien à propos de ce changement sur le site web de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)?
J’oserais répondre que c’est parce que l’annonce du changement est trop fraîche et que la mise à jour n’a pas encore été faite. Et pour avoir échangé des courriels avec le CCATM dans le dossier de la norme nationale sur la formation de base des chauffeurs, je sais que les provinces peuvent appliquer en tout, en partie ou pas du tout les changements et les normes définis par l’organisme national. Dans le cas de la condition W, il serait étonnant que le Québec ne l’enlève pas. J’ai posé la question à la SAAQ et j’attends la réponse.
J’ai aussi posé la question d’un lecteur : est-ce que le retrait de la mention W se fera sans aucune condition ni suivi de la glycémie par le DOT? Et j’ai demandé si les camionneurs auront des démarches à faire pour que la condition soit enlevée de leur dossier.
Je vous communiquerai les réponses dès que je les aurai.
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Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a annoncé cette semaine la mise en place d’un nouveau programme visant à soutenir le recrutement de la main-d’œuvre dans le secteur du camionnage : le programme Main-d’œuvre Camionnage.
Il découle du Plan d’action 2018-2023 du cadre d’intervention sectoriel sur le transport routier des marchandises intégré à la Politique de mobilité durable – 2030, laquelle propose une série de mesures visant à soutenir les entreprises de ce secteur pour qu’elles soient plus compétitives, attirent davantage d’investissements et continuent de créer des emplois.
Le programme Main-d’œuvre Camionnage s’adresse aux organismes à but non lucratif (OBNL) et aux centres d’enseignement ou de recherche intéressés par la problématique de la pénurie de main-d’œuvre en transport routier des marchandises, et reconnus par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
«La pénurie de main-d’œuvre touche plusieurs secteurs de l’économie au Québec, et le transport routier des marchandises n’y échappe pas. Ce nouveau programme permettra de contribuer à la valorisation et à l’attractivité du secteur du camionnage», a déclaré le ministre Bonnardel.
Le programme est doté d’un budget de 400 000 $ et sera en vigueur jusqu’en mars 2022. La mesure totalisera 800 000 $ sur quatre ans. L’aide financière versée dans le cadre de ce programme ne pourra pas excéder 65 % des dépenses admissibles effectivement engagées.
Des exemples de projets qui pourraient être mis en œuvre avec l’argent du programme? Eddy Vallières, directeur du Centre de formation en transport de Charlesbourg, nous en a donné quelques-uns. «On pourrait, par exemple, faire témoigner des élèves sur leur parcours et leur réussite, offrir des bourses à des élèves qui ont des cheminements particuliers ou déboulonner certains mythes par rapport au camionnage.»
Il faut faire vite, car, pour l’année 2019-2020, toute demande d’aide financière doit être faite au plus tard le 14 février 2020. Un nouvel appel de projet sera lancé au début de chaque année financière. Advenant une disponibilité budgétaire résiduelle, un deuxième appel de projets peut être lancé au cours d’une même année financière.
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2020 est une année Truck World, le salon national du camionnage qui alterne avec ExpoCam et qui a lieu à l’International Centre de Toronto. Une demi-journée de conférence s’ajoute cette année alors que le Truck Tech Fleet Summit aura lieu en avant-midi le vendredi 17 avril. La conférence s’adresse aux responsables de l’entretien de flotte et couvrira les sujets suivants : s’attaquer à la corrosion; éviter les problèmes liés au post-traitement; exploiter la télématique pour remorque et préparer l’atelier pour les véhicules électriques. Pour en savoir plus et pour vous inscrire, visitez le www.truckworld.ca/trucksummit.
Steve Bouchard
Rédacteur en chef, transportroutier.ca