L’offre électrique grandit
L’actualité m’oblige un peu à parler de camions électriques dans un deuxième bulletin d’affilée.
Après les camions électriques de l’entreprise québécoise Nordresa, comment passer à côté de ce qui était le dévoilement le plus attendu de l’année : le tracteur routier électrique Tesla, qui a enfin eu lieu la semaine dernière?
Avec près d’un mois de retard sur l’échéance initiale, le grand patron de Tesla, Elon Musk, a finalement dévoilé le Tesla Semi en Californie, dans une grandiloquente présentation de prédicateur typiquement californienne rappelant celles de Steve Jobs. Tesla, soit dit en passant, n’a pas cru bon au départ inviter les journalistes spécialisés en camionnage à ce lancement. C’est comme cela que l’on procède quand on veut contrôler le message et éviter les questions trop pointues. Ça gâcherait le show. Ceux, peu nombreux, qui ont finalement été acceptés au lancement, ont presque dû supplier les gens des relations publiques de Tesla. Et ils ont eu droit à quelques minutes en privé avec le camion, dans un hangar.
Maintenant que les effets de toge sont passés, la question que tous se posent : le camion tiendra-t-il la route? Ne vous méprenez pas : pas question de faire le rabat-joie ici. J’adore les produits à quatre roues que Tesla offre ainsi que son modèle d’affaires. Mais les qualités déclamées par son créateur suffiront-elles à faire connaître au Tesla Semi le même spectaculaire succès que les voitures de passagers Tesla? Elon Musk répète depuis longtemps que ce camion sera un «élément perturbateur» de l’industrie du camionnage.
On le saura dès l’an prochain, alors qu’une trentaine de Tesla Semi feront leur apparition sur les routes. Trois compagnies, soit Loblaw, Walmart et J.B. Hunt, ont effectivement passé des précommandes. Loblaw a mis un dépôt de 5 000$ par camion sur un total de 25 véhicules. Walmart achètera aussi 15 Tesla Semi, dont 10 seront utilisés pour les opérations canadiennes de la société. J.B. Hunt n’a pas dévoilé le nombre de Tesla qu’elle compte acquérir en précommande, mais ce sera plus qu’un.
Le camion qui a été dévoilé ne peut pas en soi être un camion de transport longue distance, car il n’est offert qu’avec une cabine de ville. On parle davantage d’un camion de livraison régionale, même avec son autonomie promise de 800 kilomètres et sa possibilité de reprendre la route pendant 650 kilomètres après une charge rapide de 30 minutes. On parlera vraiment d’un camion autoroutier longue distance lorsque le Tesla Semi arborera un beau gros compartiment-couchette. On verra alors l’effet que ce poids additionnel et les accessoires électriques à l’intérieur auront sur l’autonomie.