Mes 1000 milles
Autant je trouve ennuyeux de conduire une automobile, autant j’adore conduire une camion-remorque. Les occasions ne se présentent pas tous les jours évidemment, mais j’ai eu le mois dernier la chance de m’amuser pendant trois jours avec des Mack Anthem flambants neufs sur un itinéraire qui allait d’Asheville en Caroline du nord à la Nouvelle-Orléans et comptait des escales à Nashville et Memphis.
Au total, j’ai roulé un peu plus de 1000 milles en trois jours. Évidemment, c’était des petits horaires faits pour des journalistes et pas pour des routiers professionnels. Il y avait trois configurations de Mack Anthem, et nous en conduisions un différent chaque jour en nous prêtant à un petit jeu d’efficacité énergétique dont je vois parlerai plus en détail dans le prochain numéro de Transport Routier.
Ce que j’aimerais partager ici, c’est quelques réflexions et observations découlant de mon expérience de chauffeur junior. J’ai beau avoir ma classe 1 dans mes poches depuis une quinzaine d’années, jamais encore je n’avais eu l’occasion de conduire autant de milles en situation presque réelle.
Je me suis souvent demandé durant le trajet comment je me serais débrouillé si j’avais été une recrue à son premier voyage aux États-Unis, et si je n’avais pas eu à mes côté des gens de Mack pour m’aider dans différents aspects.
D’abord l’inspection. Je n’ai pas eu à m’en occuper! Des gens de Mack s’en chargeaient et je n’avais qu’à monter dans le camion. Oui, oui, je sais, nous étions gâtés. Honnêtement, je ne me serais pas rappelé le quart de ce qu’il faut regarder quand on fait une ronde de sécurité. Surtout la vérification du système de freinage, dont je me suis souvenu par cœur le temps de passer mon examen à la SAAQ à l’époque.
Les fiches journalières. On nous a demandé d’utiliser des fiches en papier. Ce que j’ai fait, mais j’ai aussi téléchargé une application sur mon cellulaire, pour voir comment ça fonctionnait. Pour le papier, autant le dire tout de suite, celles des deux premières journées n’auraient pas passé le test auprès d’un contrôleur routier. Je n’ai même pas placé le papier carbone correctement lorsque j’ai commencé la deuxième journée! On m’a gentiment proposé de tout recommencer, ce que j’ai fait. Heureusement que les fiches sur l’application de mon cellulaire étaient impeccables pour ces deux premières journées. Mais pas pour la troisième, alors qu’au départ de Memphis, j’ai complètement oublié d’appuyer sur le bouton de mise en service… Cette fois, celle en papier était tout à fait conforme. Enfin, il me semble.
Avec un co-pilote qui nous dit à mesure les directions en ville et sur l’autoroute, le niveau de stress baisse énormément! Nous avons quand même réussi à manquer une sortie lors du tout premier segment de notre périple mais, heureusement, nous avons pu facilement faire demi-tour à la prochaine bretelle d’autoroute pas très loin. Vers la fin du voyage, des travaux routiers à Jackson au Mississippi, où nous avons fait une pause, nous ont obligés à chercher un endroit offrant assez d’espace pour faire demi-tour. Merci stationnement de Walmart! Mais nous avons quand même perdu une trentaine de minutes. J’ai eu une pensée pour les vrais routiers qui se débrouillent sans co-pilote et qui s’arrangeaient avec une carte avant l’avènement des GPS.