Les PME canadiennes sont dorénavant bien branchées à Internet mais elles tardent à tirer pleinement profit du Web et des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour augmenter leur productivité et leurs revenus. C’est notamment ce qu’a révélé l’édition 2011 de l’enquête NetPME menée par le CEFRIO. L’enquête, qui en est à sa quatrième édition, vise à évaluer dans quelle mesure les PME font usage des TIC dans leurs pratiques d’affaires. Menée exclusivement au Québec par le passé, l’enquête a été élargie en 2011 à l’ensemble du pays grâce à l’apport financier de la Banque de développement du Canada (BDC). Les résultats pour le Québec ont été dévoilés devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain réunis dans le cadre de la Semaine de la PMEMD.
«L’impact des TIC sur la productivité, l’innovation et la compétitivité des PME est maintenant reconnu comme étant bien réel », a expliqué Mme Jacqueline Dubé, présidente-directrice générale du CEFRIO. « Dans une économie mondialisée où la concurrence ne cesse de s’intensifier, il importe de se questionner quant à la capacité de nos PME de faire un usage optimal des TIC. »
L’enquête démontre que 92,8 % des PME canadiennes sont maintenant connectées à Internet. Plus de 59,3 % possèdent des appareils mobiles tel que des téléphones intelligents ou des tablettes numériques alors que 40,1 % n’en possèdent aucun.
Durant les douze derniers mois, la majorité des PME a réalisé des investissements en TIC (88,3 %). L’achat d’équipement informatique et l’achat de licences sont les investissements les plus souvent réalisés par les entreprises, dans des proportions de 77,8 % et 40,5 % respectivement.
Des progiciels de gestion peu utilisés
Peu d’entreprises utilisent les progiciels de gestion. Un quart d’entre elles ont informatisé leur processus en se servant d’un progiciel de gestion intégré (24,9 %) ou d’un système de gestion de la relation client (23,9 %). Une minorité (12,0 %) possède un logiciel de gestion de la chaîne logistique.
L’enquête du CEFRIO a démontré que l’appropriation des TIC est nettement mieux ancrée au Canada dans les entreprises de taille moyenne (100 à 499 employés), et dans une large mesure, dans celles du secteur manufacturier. C’est en effet chez ces dernières que le taux de branchement à Internet est le plus élevé (97,6 %) et que les suites bureautiques (92,3 %), les progiciels de gestion ERP (34,4 %) de même que le site Web comme outil Internet (78,2 %) sont les plus utilisés. Ce sont également les PME du secteur manufacturier qui utilisent le plus des systèmes ou logiciels de type « Open Source » (36,3 %) de même que des outils de collaboration tels que le courriel (95,2 %), les outils de gestion de projet (36,5 %) ou ceux d’édition partagée (40,4 %).
« Les PME qui réussissent le mieux et qui conquièrent de nouveaux marchés sont souvent à la fine pointe de la technologie. Par exemple, certains logiciels de gestion peuvent s’avérer de puissants outils pour des entreprises en croissance. C’est justement pour faire connaître les ressources et les outils à la portée des petites et moyennes entreprises et pour illustrer l’importance de l’innovation que la Chambre organise la Semaine de la PMEMD, en collaboration avec la BDC », a ajouté Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
« Les coûts de ces produits ont diminué, rendant leur acquisition très avantageuse pour les PME, a expliqué Michel Bergeron, vice-président, relations d’entreprise de BDC. Dans un contexte où on doit toujours faire plus avec moins, davantage de PME devraient considérer adopter de tels outils. »
Des PME qui tardent à profiter du potentiel de la vente en ligne
En 2011, 70,9 % des PME branchées effectuent des achats en ligne. La vente en ligne est une activité beaucoup moins populaire puisque seulement 17,9 % des PME possédant un site Web s’y adonnent. Malgré l’important développement du Web 2.0, les PME ne sont pas encore séduites par les applications liées aux réseaux sociaux alors que seulement 15,2 % les utilisent dans leurs stratégies de marketing, 14,3 % à l’interne avec leurs employés, et 17,5 % avec leurs partenaires et fournisseurs. Celles qui s’adonnent à ces activités utilisent plus souvent Facebook (60,9 %) et le réseau LinkedIn (32,9 %).
« Quand on sait combien Internet et le Web 2.0 peuvent contribuer à l’augmentation des revenus et à la rentabilité d’une entreprise, il est clair que les dirigeants de PME ont tout intérêt à explorer davantage les occasions qui s’offrent à leur entreprise sur ces plateformes. Si elles ne passent pas à l’action dans ce domaine, elles risquent de se priver d’un potentiel de croissance et d’innovation important », a conclu Michel Bergeron.
Signalons en terminant qu’un peu plus de 2 000 dirigeants de PME canadiennes dont 1000 au Québec ont été interrogés (dirigeants de l’entreprise, propriétaires ou responsables de l’administration, des TIC, des communications ou du marketing, selon le cas). Des entrevues téléphoniques ont été réalisées par la firme de recherches et de sondages SOM, du 11 avril au 24 mai 2011. Les PME participantes comptaient entre 5 et 499 employés. Elles ont été sélectionnées de manière aléatoire à partir de la base de données de Dun & Bradstreet. Le taux de réponse de l’enquête se situe à 27,7 % pour l’ensemble du Canada et à 42,8 % pour le Québec. La marge d’erreur pour l’échantillon total est de ±3,4 %. Il s’agit de la marge d’erreur maximale pour une proportion évaluée sur l’échantillon total.
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