Les PME canadiennes sont bien branchées à Internet mais elles tardent à tirer pleinement profit du Web et des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour augmenter leur productivité et leurs revenus. C’est notamment ce qu’a révélé une récente enquête mené par le CEFRIO et parrainée par la Banque de développement du Canada (BDC). Les principaux résultats de l’enquête, qui vise à évaluer dans quelle mesure les PME font usage des TIC dans leurs pratiques d’affaires, ont été présentés dans le cadre d’un panel de discussion organisé par la Coalition pour l’action en matière d’innovation au Canada.
«L’impact des TIC sur la productivité, l’innovation et la compétitivité des PME est maintenant reconnu comme étant bien réel », a expliqué M. Michel Bergeron, vice-président, relations d’entreprise de BDC. « De fait, une grande partie du problème de productivité au Canada s’explique par l’insuffisance des investissements des entreprises en technologie. Selon un récent rapport de l’Institute for Competitiveness and Prosperity, nos entreprises investissent 2 400 $ de moins par employé, par année, en achat d’ordinateurs, logiciels et formation que les compagnies américaines. Dans une économie mondialisée où la concurrence ne cesse de s’intensifier, il est important que les PME canadiennes investissent davantage dans les TIC. C’est pourquoi BDC a récemment déployé des solutions de financement et des outils d’évaluation en ligne pour aider les entreprises à mieux intégrer les TIC dans leurs activités quotidiennes. »
L’enquête démontre que 92,8 % des PME canadiennes sont connectées à Internet. Plus de 59,3 % possèdent des appareils mobiles tel que des téléphones intelligents ou des tablettes numériques alors que 40,1 % n’en possèdent aucun.
Durant les douze derniers mois, la majorité des PME a réalisé des investissements en TIC (88,3 %). L’achat d’équipement informatique et l’achat de licences sont les investissements les plus souvent réalisés par les entreprises, dans des proportions de 77,8 % et 40,5 % respectivement.
Des progiciels de gestion peu utilisés
Peu d’entreprises utilisent les progiciels de gestion. Un quart d’entre elles ont informatisé leur processus en se servant d’un progiciel de gestion intégré (24,9 %) ou d’un système de gestion de la relation client (23,9 %). Une minorité (12,0 %) possède un logiciel de gestion de la chaîne logistique.
L’enquête a par ailleurs démontré que l’appropriation des TIC est nettement mieux ancrée dans les entreprises de taille moyenne (100 à 499 employés), et dans une large mesure, dans celles du secteur manufacturier. C’est en effet chez ces dernières que le taux de branchement à Internet est le plus élevé (97,6 %) et que les suites bureautiques (92,3 %), les progiciels de gestion ERP (34,4 %) de même que le site Web comme outil Internet (78,2 %) sont les plus utilisés. Ce sont également les PME du secteur manufacturier qui utilisent le plus des systèmes ou logiciels de type «Open Source» (36,3 %) de même que des outils de collaboration tels que le courriel (95,2 %), les outils de gestion de projet (36,5 %) ou ceux d’édition partagée (40,4 %).
« Les PME qui réussissent le mieux et qui conquièrent de nouveaux marchés sont souvent à la fine pointe de la technologie, a expliqué Michel Bergeron, vice-président, relations d’entreprise de BDC. Certains logiciels de gestion peuvent s’avérer de puissants outils pour les entreprises en croissance. Les coûts de ces produits ayant diminué, leur acquisition est devenue très avantageuse. Dans un contexte où on doit toujours faire plus avec moins, davantage de PME devraient considérer adopter de tels outils. »
Des PME et la vente en ligne
En 2011, 70,9 % des PME branchées à Internet effectuent des achats en ligne. La vente en ligne est toutefois une activité beaucoup moins populaire puisque seulement 17,9 % des PME possédant un site Web s’y adonnent. Malgré l’important développement du Web 2.0, les PME ne sont pas encore séduites par les applications liées aux réseaux sociaux alors que seulement 15,2 % les utilisent dans leurs stratégies de marketing, 14,3 % à l’interne avec leurs employés, et 17,5 % avec leurs partenaires et fournisseurs. Celles qui s’adonnent à ces activités utilisent plus souvent Facebook (60,9 %) et le réseau LinkedIn (32,9 %).
« Quand on sait combien Internet et le Web 2.0 peuvent contribuer à l’augmentation des revenus et à la rentabilité d’une entreprise, il est clair que les dirigeants de PME ont tout intérêt à explorer davantage les occasions qui s’offrent à leur entreprise sur ces plateformes. Si elles ne passent pas à l’action dans ce domaine, elles risquent de se priver d’un potentiel de croissance et d’innovation important », a conclu Michel Bergeron.
BDC a récemment annoncé qu’elle mettait 200 millions de dollars à la disposition des entrepreneurs qui souhaitent obtenir un prêt afin de s’équiper en technologie de l’information et de la communication (TIC). BDC a également lancé sur www.bdc.ca une nouvelle gamme d’outils en ligne adaptés aux besoins des PME et principalement voués à augmenter leur productivité et accélérer leur croissance.
Have your say
We won't publish or share your data