Interdiction des camions en surcharge sur le pont Champlain
Nouvelle mesure préventive pour assurer l’intégrité structurale
Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI) souhaite aviser l’industrie du camionnage de même que tous les acteurs de la mobilité, que depuis le lundi 10 octobre, il est dorénavant interdit de circuler sur le pont Champlain avec un camion en surcharge (permis de classes 5 et 6). Cette mesure préventive est mise de l’avant afin d’assurer le maintien des activités commerciales névralgiques pour Montréal et préserver l’intégrité structurale du pont.
«Le pont Champlain accueille plus de 5,3 millions de camions chaque année. Toutefois, le passage de véhicules en surcharge et à répétition sollicite la structure du pont au-delà des charges pour lesquelles il a été conçu», explique Glen P. Carlin, Premier dirigeant de PJCCI. «Cette mesure préventive est un geste prudent et ciblé permettant d’alléger les charges appliquées à la structure, tout comme le positionnement des camions dans les voies centrales grâce aux feux de voie dynamiques mis en service à l’été 2015».
Depuis 2008, PJCCI déploie un programme de mesures exceptionnelles afin de veiller plus étroitement sur le pont Champlain et assurer un passage sécuritaire aux usagers. Ces dernières années, PJCCI a investi en moyenne 100 M$ par année dans le programme d’entretien majeur pour sécuriser l’ouvrage d’ici à la mise en service du nouveau pont Champlain.
Au Québec, pour circuler avec un véhicule lourd dont la charge est hors normes, il est obligatoire d’obtenir un permis spécial de circulation émis par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Différents permis existent, dont celui de la classe 5 qui permet aux camionneurs de circuler avec une charge variant selon le nombre d’essieux, soit entre 66 et 79 tonnes. D’autre part, les permis de classe 6 permettent une charge excédant celles de la classe 5, et en dernier lieu les permis de classe 7 permettent de circuler avec un transport surdimensionné.
«Plusieurs de ces permis spéciaux sont attribués à des chantiers, qui doivent transporter des pièces indivisibles comme un bulldozer, par exemple», explique Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du Québec (ACQ). «On ne peut pas démonter un bulldozer ni une pale d’éolienne, alors il va falloir faire appel à des barges et des bateaux, au ferroviaire et à des routes alternatives.» Selon M. Cadieux, ces changements entraîneront notamment une forte augmentation des coûts de transport. «Et c’est sans compter l’augmentation de la congestion routière, de la pollution et des heures de service utilisées.»
Les demandes de transport de véhicules en surcharge pour le pont Champlain, comme pour les autres ouvrages sous la responsabilité de PJCCI, sont examinées au cas par cas.
«Et attention, le pire est à venir : Turcot», de conclure M. Cadieux. «Les restrictions auront des répercussions générales sur l’industrie qui ne sera plus en mesure de transporter au même coût, et ce, pendant plusieurs années.»
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