Daimler fait la démonstration d’un camion électrique autonome
Daimler Truck a annoncé qu’il allait combiner ses technologies de camionnage autonome avec ses capacités de camion électrique pour faire la démonstration de son tout premier camion électrique autonome.
Un Freightliner eCascadia servira de plateforme de base sur laquelle les technologies autonomes seront superposées. L’objectif est de commercialiser des véhicules autonomes d’ici 2027. Le constructeur de camions a tenu une conférence téléphonique avec la presse spécialisée pour discuter de l’initiative, affirmant qu’elle aboutira non seulement à un camion lourd carboneutre, mais aussi à un camion plus sécuritaire.

«En combinant les technologies carboneutres et autonomes dans un seul produit, nous testons des solutions pour relever les défis auxquels nos clients seront probablement confrontés à l’avenir», a déclaré John O’Leary, président du Conseil et PDG de Daimler Truck North America (DTNA), dans un communiqué.
«Nous voulons leur offrir des choix qui leur permettent de faire ce qu’ils font le mieux : garder le monde en mouvement d’aujourd’hui et dans l’avenir. Cela demande beaucoup de prévoyance, de questionnement, de tests, d’apprentissage, d’amélioration et de collaboration avec nos clients des années à l’avance pour finalement trouver la bonne solution. Ce camion est un excellent exemple du début de ce processus de développement.»
Mais ce ne sera pas simple. D’une part, le matériel et les logiciels de conduite autonome de niveau 4 consomment beaucoup d’énergie, chose précieuse avec un véhicule électrique. Suman Narayanan, directeur de l’ingénierie de la conduite autonome, a indiqué que le matériel de conduite autonome comprend une quinzaine de caméras, trois radars à courte portée, six radars à longue portée et quatre radars à très longue portée qui consomment tous de l’énergie.

Il en va de même pour la pile de calcul, qui se trouve entre les sièges d’un eCascadia à cabine de ville sur l’unité de démonstration. Tout cela doit être refroidi et maintenu propre, ce qui implique une plus grande consommation d’énergie. Freightliner prévoit d’ajouter une source d’énergie dédiée à tout cela, composée de quatre batteries au plomb de 12 volts montées à l’arrière de la cabine, afin de s’assurer que le système de conduite autonome reste opérationnel même en cas de défaillance du système électrique à haute tension.
Le Freightliner Cascadia autonome développé par sa filiale Torc Robotics consacre 3,5 kW de puissance supplémentaire sur une plateforme diesel pour alimenter tout ce matériel et ces logiciels.
«On comprend facilement que cela aura un impact sur une fraction de la consommation d’énergie nécessaire pour un véhicule électrique», a affirmé M. Narayanan. «Nous ajoutons des composants supplémentaires et du poids, et nous voulons être sûrs que tout cela est pris en compte.»
Le camion de démonstration sera pourvu d’une cabine de ville en configuration 6×4, d’essieux électriques tandem Detroit et d’une batterie d’une capacité de 438 kWh. Il développera une puissance de 425 chevaux, affichera un PNBV de 82 000 lb et offrira une capacité de charge utile d’environ 43 000 lb, ce qui lui donnera une autonomie d’environ 230 milles (368 km).

La recharge de 0 à 80 % peut être effectué en 2 heures et demie en utilisant un seul port, ou en environ 1 heure et demie en utilisant deux ports. En plus de développer une technologie de conduite autonome avec sa propre société Torc Robotics, DTNA travaille également avec Waymo. Lorsque la technologie sera commercialisée en 2027, DTNA prévoit d’offrir aux clients le choix d’un conducteur virtuel.
Joanna Buttler, responsable du groupe mondial des technologies autonomes de Daimler Truck, a souligné que Daimler travaillait à la commercialisation du camionnage autonome depuis 2019, lorsque le fabricant a pris une participation majoritaire dans Torc Robotics, et que toutes les pièces étaient désormais en place pour l’amener à la production en série. L’entreprise mène des projets pilotes avec Torc depuis 2022 et travaille avec des clients tels que Schneider et C.R. England pour comprendre les réalités auxquelles les camions autonomes seront confrontés.
Plus récemment, DTNA a choisi un fournisseur de lidars à longue portée.
«Avec Torc, nous faisons des progrès significatifs vers l’introduction de camions autonomes aux États-Unis d’ici 2027», a expliqué Mme Buttler. «Bien que nous visions des camions autonomes dotés d’une technologie de propulsion conventionnelle pour ce premier lancement sur le marché, nous regardons toujours plus loin dans l’avenir. Nous utiliserons une approche itérative pour le développement, les essais et l’optimisation de la technologie électrique autonome, tout en explorant les cas d’utilisation les plus prometteurs en collaboration avec nos flottes clientes.»
Daimler a déclaré que son camion autonome, lorsqu’il sera commercialisé, sera agnostique en matière de propulsion. Mais cela signifie qu’il faudra réapprendre au logiciel autonome à comprendre les différences de conduite et de comportement entre les camions électriques et leurs homologues diesel, en particulier en ce qui concerne le contrôle des mouvements.
Mme Buttler estime que des itinéraires fixes et répétitifs, avec des possibilités de recharge le long de ces itinéraires, seront idéaux pour les camions électriques autonomes. Elle ajoute : «Les clients pourront choisir parmi un menu de solutions, en fonction de leur application et du type de technologie de propulsion qui conviendra le mieux à leur cas d’utilisation et leur permettra d’atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de carbone.»
Cela peut même inclure le choix d’un ensemble qui aura toujours un conducteur humain derrière le volant. Selon Mme Buttler, l’eCascadia est une plateforme éprouvée sur laquelle il est possible de construire un camion électrique autonome. Plus de 55 flottes ont intégré l’eCascadia et ont collectivement parcouru plus de six millions de kilomètres. Freightliner produit également son camion électrique de taille moyenne eM2. Daimler prévoit de décarboner ses principaux marchés d’ici à 2039. L’entreprise a déjà commencé à analyser les itinéraires pour tester l’eCascadia autonome. Elle commencera probablement par les routes reliant les centres de fret le long des corridors autoroutiers américains.
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