Des conseils d’experts pour savoir quoi faire en cas d’urgence sur la route
Les camionneurs partagent leur lieu de travail avec le public et, à ce titre, ils sont toujours exposés au risque d’être impliqués dans un incident avec des automobilistes ou d’autres camionneurs. Les transporteurs doivent être prêts à intervenir s’ils reçoivent cet appel que personne ne veut avoir. Le webinaire Intervention en cas d’incident, présenté par Transport Routier, a réuni des experts qui ont expliqué comment mettre en place un plan d’intervention en cas d’urgence.

Un plan solide
Le principal message qui est revenu tout au long du webinaire, c’est l’importance de se préparer au maximum à l’éventualité d’une gestion de crise, premièrement en créant un plan d’intervention à l’interne.
Le plan devrait contenir une liste des parties prenantes internes et externes, une cellule de crise, une cartographie des risques les plus probables, une grille d’analyse pour évaluer l’accident et un cycle de gestion.
La formation des conducteurs et des autres employés de l’entreprise permet de rendre ce plan plus solide. «Ça passe par la formation et la communication», a affirmé Catherine Després, directrice de la conformité et de la sécurité chez Groupe Morneau. «Ce n’est pas évident, car bien que l’on puisse être formé et avoir des procédures ou des listes de vérification, il y a souvent un petit quelque chose qui manque.»
«Ce plan montre aussi aux clients existants et potentiels qu’on ne laisse rien au hasard et que l’on protège leurs intérêts, ce qui renforce la réputation de votre entreprise en tant que transporteur de choix», a ajouté Yves Thériault, directeur du service de prévention en transport et logistique chez Northbridge Assurance.
Geneviève Couture, directrice principale de TACT Conseil, corrobore ces propos, ajoutant que tester et assimiler le plan est une bonne stratégie. «Ce n’est pas le temps de tester son plan ou sa cellule de crise quand une vraie crise survient. Mettre ça en place, c’est bien, mais se tester par la suite, c’est ce qui est le plus important.»
Gérer la crise
Lorsqu’un incident survient, il faut faire preuve d’une bonne gestion pour en limiter l’ampleur. Il faut notamment comprendre ce qui se passe, s’organiser, informer les parties prenantes, faire une gestion en continu de la crise et prévoir le retour à la normale.
Pour les deux premiers points, il est conseillé d’avoir un représentant sur le lieu de l’incident pour recueillir tous les détails et de se fier au plan d’intervention créé à l’interne.
Pour informer les parties prenantes en cas d’incident, il est primordial d’avoir une liste de contacts claire. «Vos conducteurs sauront exactement quoi faire et qui appeler en cas de sinistre, de même votre personnel de bureau saura exactement ce qu’il doit faire quand il recevra l’appel. Ça permet de réduire le stress, de limiter les erreurs et de résoudre la situation avec plus d’aisance», souligne Yves Thériault.
«Peu importe la taille de la flotte, on a minimalement besoin d’avoir une liste de contact de prête, ainsi qu’une liste de vérification des rôles de chacun», ajoute Catherine Després.
La communication doit se faire en respectant trois principes clés : la transparence, la cohérence et la crédibilité du message, tout en étant la plus rapide possible, surtout dans une époque où les réseaux sociaux règnent. Geneviève Couture conseille de désigner un porte-parole pour faciliter la communication entre l’entreprise et le public.
Le retour à la normale peut être un processus compliqué, car après un grave incident, l’atmosphère de l’entreprise peut grandement être affectée. «Je pourrais dire qu’il existe un lien entre le niveau de préparation et la manière dont le transporteur va reprendre ses activités habituelles après l’incident», a expliqué Yves Thériault. «Un accident peut avoir toutes sortes de conséquences sur les employés, sur les résultats financiers et, surtout, sur la réputation de l’entreprise.»
Les caméras de bord
Il a aussi été question de l’utilisation des caméras de bord. Cette nouvelle technologie inquiète encore certaines personnes en ce qui a trait à leur vie privée, mais elle est aussi grandement utile en ce qui concerne les assurances.
«C’est un très bon outil de prévention, mais aussi dans le cadre d’analyse d’accidents, surtout quand il n’y a pas de témoins outre que ceux dans les véhicules impliqués», indique Catherine Després. «Ça permet soit à l’assureur d’avoir une image pour savoir si le camionneur est responsable ou non, et ça nous permet de savoir si notre franchise est applicable ou pas.»
C’est aussi un outil de prévention pouvant démonter certains comportements dangereux comme la fatigue au volant. «La fatigue, c’est quelque chose que les gens n’aiment pas admettre. Mais maintenant, on se rend compte qu’il y a événements de fatigue, et ça nous amène à travailler sur la vraie cause», constate Mme Després.
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