Y aura-t-il grève à l’ASFC aujourd’hui? L’ACC demande une intervention

Le temps presse pour éviter une grève nationale de plus de 9 000 employés de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) aux frontières du pays. Si un accord n’est pas conclu aujourd’hui entre les douaniers et le Conseil du Trésor, le mouvement de grève pourrait commencer à 16h (heure de l’Est).

Le syndicat a annoncé à la fin du mois de mai que 96% des membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) qui travaillent pour l’ASFC ont voté pour la grève. Les travailleurs sont sans contrat depuis plus de deux ans, indique l’AFPC, ajoutant que le syndicat demande des salaires équitables, des options flexibles de travail à distance, des prestations de retraite équitables et des protections plus fortes en matière de discipline, de changements technologiques et d’heures de travail.

(Photo : ASFC)

«Nous espérons toujours conclure une entente afin d’éviter les mesures de grève et les retards éventuels aux frontières du Canada», a déclaré Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC, dans un communiqué de presse. «Mais le temps presse pour que le gouvernement libéral de M. Trudeau travaille à l’élaboration d’un contrat équitable pour nos membres.»

Les deux parties continuent de négocier avec l’aide d’un médiateur dans un ultime effort pour parvenir à un accord.

L’Alliance canadienne du camionnage (ACC) affirme que même s’il y a des décisions «indubitablement complexes et difficiles» à prendre, le gouvernement fédéral doit s’y pencher pour éviter que le chaos économique ne menace les chaînes d’approvisionnement et la viabilité financière du Canada.

«La chaîne d’approvisionnement entre les États-Unis et le Canada risque déjà de subir d’importantes perturbations en raison de l’instabilité des négociations collectives dans le secteur ferroviaire. Le conflit de travail potentiel entre certains employés syndiqués de l’ASFC et le gouvernement du Canada pourrait considérablement aggraver ces perturbations», a affirmé l’ACC dans un communiqué.

Le moment de la grève est problématique

«Bien que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ne soient jamais une bonne chose, le moment actuel de cette perturbation potentielle des frontières est particulièrement problématique alors que le secteur du camionnage continue à se débattre avec une volatilité permanente dans l’ensemble du secteur, y compris des départs à la retraite importants et une perte de productivité de la main-d’œuvre et du capital en raison de la législation fédérale régissant les jours de congé de maladie.»

Le mouvement social des travailleurs de l’ASFC en 2021 a failli paralyser le trafic commercial transfrontalier, entraînant d’importants retards aux frontières du pays. Il a fallu une séance de négociation de 36 heures pour parvenir à un accord.

Selon l’ACC, les retards aux frontières risquent de porter un coup à des secteurs d’emploi cruciaux tels que l’automobile et d’autres secteurs qui dépendent des systèmes de livraison immédiate, ce qui pourrait mettre en péril des milliers d’emplois au Canada. Ces perturbations pourraient également décourager les investisseurs potentiels qui apprécient la proximité du Canada avec les marchés américains, et les amener à repenser leurs projets d’implantation dans le pays.

«Les produits pharmaceutiques, les gaz industriels, les produits chimiques et les denrées alimentaires dont les deux pays ont besoin sont des produits de base essentiels dont beaucoup ont des inventaires limités et un approvisionnement de quelques jours ou moins. Le maintien de ces services essentiels est indispensable pour préserver l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement et l’emploi des Canadiens.»

Selon l’ASFC, la frontière restera ouverte et sûre

Cependant, le porte-parole de l’ASFC, Luke Reimer, a déclaré dans un courriel adressé à notre publication sœur TruckNews.com que, bien que l’agence respecte le droit de grève des employés, protégé par la Charte, et qu’elle participe à des activités légales liées à la négociation collective, la frontière «restera ouverte et sûre.»

«90% des agents des services frontaliers de première ligne sont des travailleurs essentiels. Cela signifie qu’ils continueront à travailler aux points d’entrée en cas de grève», a-t-il souligné. «Conformément à la loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral, les employés occupant des postes essentiels doivent fournir des services frontaliers ininterrompus. Ils ne peuvent pas ralentir intentionnellement le traitement des frontières.»

M. Reimer a ajouté que l’ASFC suivait la situation de près et s’engageait à travailler rapidement pour remédier à tout impact.

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