Le DG de Peterbilt discute de la croissance du marché et des véhicules de demain
Jason Skoog, directeur général de Peterbilt et vice-président de Paccar, est clairement optimiste quant à l’état actuel du marché des camions et à la position du fabricant sur ce marché.
Les commandes de camions de classe 8 sont robustes en Amérique du Nord, alors que le fabricant vient de dévoiler son nouveau Model 579. La production de ce tracteur autoroutier, qui a fait l’objet d’une importante mise à niveau, devrait commencer en avril.
Paccar estime que le marché final, en termes de ventes au détail pour 2021, sera en hausse de 15 à 30 % par rapport à l’année dernière, ce qui représente 250 000 à 280 000 unités de classe 8 aux États-Unis et au Canada.

«C’est une année forte pour le marché des camions», a déclaré M. Skoog, lors d’une entrevue individuelle avec notre publication sœur Today’s Trucking.
Et l’industrie du camionnage continue de bénéficier de conditions favorables, notamment la forte activité du commerce électronique, les ventes au détail et les mises en chantier des deux côtés de la frontière.
La demande actuelle de camions suggère que ces volumes sont à portée de main. Les fabricants ont enregistré 134 000 commandes de camions de classe 8 au quatrième trimestre de 2020, et environ 40 000 en janvier, souligne-t-il.
«La dernière fois que nous avons vu des prises de commandes aussi élevées, c’était en 2018.»
Gérer une forte demande
Le défi consiste à identifier les commandes de camions qui se traduiront par des ventes réelles, et à les séparer des commandes qui ne sont passées que pour sécuriser des créneaux de fabrication, au cas où les unités seraient nécessaires.
La réponse, explique M. Skoog, passe par des conversations permanentes avec les clients et les concessionnaires.
«Il est facile de laisser les choses vous échapper», de dire M. Skoog. «Nous voulons nous assurer que chaque commande que nous prenons est une bonne commande, solide et réalisable.»
Ce sont les discussions qui permettent aux acheteurs de prévoir quand ils auront besoin des camions.
Il y a encore des ouvertures sur la chaîne de montage de Peterbilt au cours du deuxième trimestre de cette année, ajoute-t-il. «Nous ne sommes pas au maximum de notre capacité de fabrication.»
C’est une bonne nouvelle pour ceux qui attendent le nouveau Model 579 avec impatience.
Véhicules électriques à batterie
En regardant un peu plus loin dans l’avenir, Peterbilt continue également à développer son programme de véhicules électriques. Le fabricant dispose présentement d’une trentaine de camions de ce type en pleine phase d’essais, que M. Skoog décrit comme des véhicules «subventionnés» ou de «phase 1».
Les premières réactions sont également prometteuses. Le directeur général de Peterbilt mentionne des avantages tels que la réduction des coûts d’entretien et de réparation qui font leurs preuves dans des applications du monde réel.
Toutefois, les subventions gouvernementales auront un rôle à jouer dans toute adoption à grande échelle, pour compenser les prix d’achat initiaux plus élevés et les besoins en infrastructures de recharge, ajoute-t-il.
En ce qui a trait à l’électrification, M. Skoog s’attend à ce que le véritable retour d’investissement apparaisse au milieu de la décennie – en particulier pour les transporteurs portuaires, régionaux et urbains ainsi que pour la collecte des matières résiduelles.
Ceux qui sont impatients d’adopter la technologie peuvent obtenir les premières versions de ces camions en août ou en septembre, si les commandes sont passées aujourd’hui.
«C’est simplement la nature du processus de fabrication et d’aménagement», explique-t-il, ajoutant qu’il faut encore plus de temps pour construire un véhicule électrique à batterie qu’un camion propulsé au diesel.
Mais il s’attend à ce que les délais de fabrication soient les mêmes d’ici le milieu de la prochaine décennie.
Le marché des camions électriques
Entre-temps, M. Skoog croit que les fabricants nord-américains produiront collectivement à peine 1000 camions électriques à batterie de classe 8 cette année, et peut-être un peu plus de 1000 l’année prochaine, lorsque la production commencera à augmenter.
«En réalité, 2024 sera le point tournant en raison des exigences et des règlementations», poursuit-il, prévoyant une production pouvant atteindre 5 000 à 10 000 unités cette année-là.
La question est de savoir si les 15 États et le district de Columbia, qui se sont engagés à s’aligner sur les objectifs d’émissions de la Californie, suivront à la lettre l’État le plus à l’ouest des États-Unis, ajoute-t-il.
L’électrification ne sera pas non plus limitée aux modèles électriques à batterie.
Lors de récentes démonstrations de Paccar, comme l’ascension du sommet de Pikes Peak en 2020, des Peterbilt électriques à batterie ont côtoyé des Kenworth électriques à pile à combustible. Selon M. Skoog, les technologies sous-jacentes seraient partagées par chaque marque.
«Le grand avantage d’être Paccar, c’est qu’avec les deux divisions, nous disposons de ressources qui peuvent continuer à travailler sur des choses différentes.»
Investissements en autonomie
Les investissements de haute technologie à venir ne s’arrêteront pas là, comme l’a démontré le récent accord de Paccar avec Aurora afin de tester et commercialiser des véhicules autonomes.
Cette initiative s’appuie sur des travaux déjà réalisés dans la célèbre Silicon Valley, où Paccar possède son centre technique. Il a déjà fabriqué une unité d’essai autonome qui suit un itinéraire désigné dans la région.
Mais pour l’instant, l’entreprise met l’accent sur la nouvelle version du Model 579.
Les clients de longue date de Peterbilt savaient déjà qu’un nouveau camion allait arriver, de dire M. Skoog. «Nous avons été plutôt transparents.»
Maintenant que les concessionnaires ont vu le nouveau Model 579 de leurs propres yeux, il y a des commandes de camions de démonstration ainsi que pour des stocks. Les jours du Model 579 présentement disponible sont comptés, puisque l’ancien modèle devrait être éliminé progressivement d’ici la mi-juillet.
Le Model 579, commercialisé pour la première fois en 2012, a ouvert de nombreuses portes au fabricant, explique M. Skoog, ajoutant que le segment des camions autoroutiers continue de jouer un rôle dominant sur le marché nord-américain.
«Avec ce nouveau camion, je pense que tous nos clients actuels seront satisfaits.»
Have your say
We won't publish or share your data