Le guide de Stemco pour entretenir les composants internes de la roue

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Après avoir accueilli Goodyear pour parler de l’installation des pneus, le Comité technique du camionnage du Québec (CTCQ) a invité Stemco pour parler de l’installation et de l’entretien des composants internes de la roue.

Alain Rousseau, représentant régional des ventes pour le Québec et le Nord-Est de l’Ontario chez Stemco, a présenté la conférence Sécurité et fiabilité – l’importance de l’inspection, de l’installation et de l’ajustement sécuritaire des composants internes de la roue pour éduquer les membres du CTCQ sur le sujet.

Alain Rousseau (Photo : David Simard-Jean)

La principale raison pour laquelle il faut porter une attention particulière à l’installation et à l’entretien des composants internes de la roue, c’est pour assurer la sécurité des usagers de la route. «C’est pour protéger nos équipements, nos chauffeurs et nous-mêmes qui sommes tous les jour sur les routes», a indiqué Alain Rousseau. «Le but ultime de tout ça, c’est que les propriétaires de compagnies, de garages ou de flottes aient la paix d’esprit en ce qui concerne la précision de l’ajustement et l’installation des pièces qui composent la roue.»

Les autres bénéfices, bien sûr, sont la réduction des coûts de la main-d’œuvre, l’augmentation de la longévité des pièces et la réduction du temps d’arrêt. «Plus on adopte de bonnes procédures d’installation et une constance dans l’ajustement des pièces, moins on aura à se préoccuper des risques», a affirmé Alain Rousseau.

Une maintenance poussée

L’inspection et la maintenance des composants internes permettent de s’assurer que toutes les pièces de la roue sont en bon état et qu’il n’arrive pas d’accidents.

«La fréquence recommandée pour l’inspection/maintenance de la roue est d’au moins une fois par année», ajoute le représentant de Stemco.

Il y a plusieurs recommandations quant aux lubrifiants qui peuvent être utilisés selon la règlementation SAE J2360, y compris l’huile synthétique ou la graisse semi-fluide. Cependant, les étapes de l’inspection peuvent varier selon le choix du lubrifiant. Avec le premier choix, il faut surveiller les signes de fuite, le niveau du lubrifiant intérieur, les signes de contamination et même les bruits anormaux.

Dans le cas de l’utilisation de graisse solide ou semi-fluide, il est primordial d’enlever le couvercle de moyeux et le roulement extérieur afin de vérifier l’état et le niveau du lubrifiant dans le moyeu.  Cette opération permettra aussi de déceler tout signe de contamination par l’eau qui peut être causé par la condensation. «Il faut s’assurer que tout est ok, sinon on recommande de tout enlever et de faire une maintenance complète», conseille M. Rousseau.

Pour le bouchon du couvercle de moyeu, les choses seront différentes selon qu’il s’agit d’un bouchon régulier en caoutchouc ou un bouchon en plastique dur (de type étanche ou imperméable). Il faut tenir compte des signes d’obstruction à la ventilation, de la décoloration ou de dommages. En ce qui concerne la décoloration de la vitre, celle-ci n’est généralement pas un problème de la pièce, mais bien un résultat de chaleur excessive ou de nettoyage au solvant.

Lors de l’inspection du lubrifiant, il faut prendre en compte son odeur, sa texture, sa couleur et tous autres signes de contamination (métal, sable, débris et autres).

L’inspection de la fixation d’essieu se fait en vérifiant l’état des filets, la face arrière de celle-ci et les signes de bris ou de déformation de la barrure. «Si l’écrou d’essieu possède un système de barrure (anneau ou clip), on vous recommande de changer celui-ci à chaque fois, parce qu’on ne sait pas qui l’a installé avant et qui l’a enlevé, et pas mal de choses peuvent s’être passées. Comme c’est cette barrure que tiens la roue, on ne veut pas prendre de risques en réutilisant une pièce qui pourrait avoir été altérée», explique M. Rousseau.

Inspection et Installation de la barrure (Photo : Stemco)

Pour les roulements, il faut savoir repérer les signes de dommages, notamment différencier ceux causés par la chaleur, la surcharge, la rouille, la contamination ou la déformation.

Dans le cas du moyeu, il faut vérifier qu’il n’y a pas de problèmes aux assises de roues et de tambours, à l’assise du joint ainsi qu’aux goujons, à l’anneau ABS et à la portée des roulements coniques.

Quant au joint, l’analyse des signes de dommages extérieurs et intérieurs et l’état de la tête (renfoncé vers l’intérieur) peuvent nous indiquer un problème lors de l’installation.

La dernière pièce à inspecter est l’essieu de la roue. Il faut inspecter et mesurer si nécessaire la portée des roulements et faire attention à la portée du joint, des filets et du chemin de clé.

Le nettoyage de toutes ces pièces est aussi très important dans le processus d’entretien.

Alain Rousseau a aussi mentionné que Stemco pouvait offrir une formation aux mécaniciens utilisant leurs produits afin qu’ils comprennent bien tous les détails de l’inspection et de l’installation des composants de la roue. «C’est un aspect dont on se préoccupe beaucoup chez Stemco, de pouvoir donner une formation sur place aux mécanos pour assurer une constance dans la maintenance et l’installation des pièces.»

Une réinstallation sans faute

Après avoir inspecté les composants de la roue individuellement, il faut tout remettre en place. Encore là, il faut bien suivre les procédures, sans quoi les risques de perte de roue augmentent.

Installation du scellant (Photo : Stemco)

Concernant le joint, il y a deux options: celle en une pièce, nécessitant l’outil approprié afin d’optimiser la constance d’installation, et celle en deux pièces qui comprend une bague métallique. Il faut ici appliquer le scellant approprié (2BR) sur les sections métal sur métal et, encore une fois, utiliser le bon outil pour l’installer sur la portée de l’essieu qui est endommagée. «Le scellant utilisé doit être flexible et non durcissant, ce qui lui permet de résister aux vibrations et aux fluctuations de température de la roue» a indiqué M. Rousseau.

Installation de l’écrou (Photo : Stemco)
Ajustement des roulements (Photo : Stemco)

Le bon ajustement des roulements est critique et primordial pour assurer que tout soit bien en place. « Beaucoup de choses peuvent découler d’un mauvais ajustement des roulements », indique M. Rousseau. Il y a donc deux types de fixation d’essieu : l’écrou traditionnel, composé de plusieurs pièces tel que le double écrou avec la barrure en étoile, ou l’écrou en une pièce de type Protorq, Ziptorq ou Auto-Torq. Ces derniers augmentent la précision et la facilité de l’installation en réduisant les risques d’erreurs. Il faut aussi valider le jeu axial à l’aide d’un cadran indicateur pour ne pas faire d’erreurs.

Pour l’installation du couvercle de moyeu, il faut respecter le serrage recommandé.  Celui-ci devrait être entre 12 et 16 lb au maximum et être fait en étoile.  Pour les niveaux de lubrifiants, Il faut porter une attention particulière, car ils peuvent varier selon le type de lubrifiant utilisé (huile, graisse solide ou semi-fluide).

«Toutes ces recommandations sont là pour éviter le risque de confusions humaines», souligne-t-il.

Un nouveau produit prometteur

Cette présentation était aussi l’occasion pour Alain Rousseau de présenter l’Auto-Torq, la nouvelle fixation d’essieu à ajustement automatique des roulements.

Aut-Torq (Photo : Stemco)

Le produit simplifie l’installation des extrémités de roue en éliminant le besoin d’outils spéciaux tout en appliquant la charge de serrage optimale sur le roulement, ce qui en minimise l’usure prématurée tout en prolongent la durée de vie des pièces internes.

«Tout ce qu’on a à faire, c’est d’utiliser des pièces standards (joint, roulements et moyeux) et de visser l’écrou sur l’essieu.  Nous n’avons pas besoin de roulements spéciaux ou d’entretoise entre ceux-ci.  Lorsque nous entendons un son de cliquet, on a tout simplement besoin de faire cinq rotations en tournant la roue à chaque fois.  Avec ce nouveau produit, on est sûr d’obtenir l’ajustement optimal du moyeu sans avoir besoin de suivre une procédure particulière et on élimine ainsi tous les risques d’erreurs humaines», a souligné Alain Rousseau.

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