L’électrification des flottes demandera beaucoup de préparation

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Alors que de plus en plus de transporteurs cherchent à se tourner vers les énergies renouvelables, l’électrification est une des options les plus populaires et accessibles en ce moment. Cependant, l’utilisation des véhicules électriques demande beaucoup d’organisation et de gestion.

«Le premier point important, c’est de dimensionner par rapport à vos opérations et à ce que vous faites avec votre véhicule», a déclaré Sylvain Cabanetos, gestionnaire en développement des affaires chez Cléo.

En effet, malgré leur efficacité énergétique, les VE ont l’inconvénient d’offrir une autonomie moins importante que les camions au diesel, ce qui fait en sorte qu’ils sont moins efficaces sur des trajets de longue distance avec des chargements lourds.

De plus, les entreprises doivent aussi planifier l’installation d’une infrastructure de recharge sur leur site, ce qui peut occasionner un coût supplémentaire.

Sylvain Cabanetos, Jean-François Brossard et Yannick Goupil (Photo : David Simard-Jean)

Le projet de Location Brossard

Jean-François Brossard, directeur Technologie et innovation énergétique et responsable des énergies alternatives chez Location Brossard, a proposé une solution à ce problème.

L’entreprise a en effet participé, en septembre dernier, à ce qui doit être le plus important projet d’électrification de véhicules lourds du Québec. Elle a fourni des camions électriques loués clés en main à cinq clients différents, les véhicules étant stationnés et rechargés à son site à Dorval.

«C’est une solution presque zéro risque, car ils n’ont pas à acheter de bornes qui coûtent très cher et qui demandent une infrastructure importante. C’est Location Brossard qui s’en occupe», a affirmé Jean-François Brossard.

Il s’enthousiasme des bonnes réactions des clients et des chauffeurs face aux véhicules. «Les clients adorent ça. Les chauffeurs ne veulent plus jamais revenir au diesel. L’expérience est vraiment concluante.»

Location Brossard a pu compter sur la collaboration de Cléo, les deux entreprises partageant la même philosophie.. «C’était idéal de nous associer à une compagnie qui fait de la location clé en main, comme ce que l’on fait avec nos véhicules, mais  avec des infrastructures de recharge», souligne Jean-François Brossard.

Le défi des bornes

La filiale d’Hydro-Québec a aussi aidé dans la gestion et l’installation des bornes de recharge. Au début, Location Brossard installé des bornes trop puissantes qui affectaient sa consommation énergétique.

Sylvain Cabanetos a expliqué qu’avec une bonne gestion, il est possible de recharger efficacement avec de bornes normales. Il ajoute aussi que Cléo offre un plan de recharge personnalisé selon les besoins du client. «Dès le moment que je connecte mes bornes, je connais la puissance que je peux donner à mes véhicules.»

Jean-François Brossard confirme que «de bons systèmes de gestionferont toute la différence et  vous pourrez rentabiliser tous tes projets», ajoutant que «plus tu roules avec ton véhicule, plus tu économises».

Des autobus aux camions

Yannick Goupil, directeur des technologies, du marketing et de la stratégie d’affaires chez Autobus Maheux, faisait aussi partie du panel. Il a surtout fait part du projet de la compagnie visant à mettre en place une flotte d’autobus électriques pour le transport d’employés miniers à Fermont, ce qui correspondait à huit autobus électriques ainsi que huit bornes de 24 kW, y compris une de secours. Le tout dans un environnement froid et sur un site affecté par plusieurs ruptures de courant.

Malgré que ce ne soit pas dans le même secteur, le projet permet d’amener certaines clarifications pour l’électrification de flottes de camions. «Il y a beaucoup d’éducation à faire auprès de vos opérateurs.»

Il a aussi fait part de l’importance qu’ont les subventions pour le projet. «C’est un immense défi pécuniaire», a-t-il soutenu.

Il estime lui aussi que l’électrification d’une flotte nécessite une profonde préparation pour éviter le plus d’embûches.

«Avoir su tout ça avant, on se serait préparé. On aurait été capable de s’adapter tranquillement et de faire le virage plus en douceur», raconte-t-il. «Mon conseil serait d’avoir un peu de vision, de voir tout venir et de préparer vos infrastructures en conséquence dès maintenant.»

Jean-François Brossard partage un avis similaire. «Avant que vous commenciez à vous lancer dans l’aventure, faites vos devoirs, regardez les assurances, regardez combien de temps ça vous prend pour connecter vos systèmes aux bornes et regardez les véhicules qui sont disponibles pour vous.»

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