Les exosquelettes pour réduire les maux de dos en transport et entreposage

Les maux de dos sont monnaie courante dans le milieu du transport, et pas seulement chez les camionneurs.

On peut penser aux manutentionnaires qui doivent soulever des boîtes toute la journée dans des entrepôts ou encore aux mécaniciens de poids lourds qui manipulent parfois de lourdes pièces et dans des positions pas toujours ergonomiques.

Mécano penché pour fixer une roue de camion
Les tâches qui impliquent une flexion du dos prononcée peuvent être rendues plus faciles avec un exosquelette. (Photo : iStock)

C’est là que les exosquelettes peuvent jouer un rôle. Cette technologie, d’abord mise au point pour faciliter la vie des militaires, prend de plus en plus sa place dans la société civile.

Ce « squelette externe » n’est pas une cape de super héros qui rend soudainement son utilisateur plus fort. Par contre, il donne l’impression que chaque charge est moins lourde. Pour les travailleurs, la fatigue est moins marquée à la fin de la journée et les maux de dos moins intenses.

Tests concluants en milieu portuaire

La compagnie italienne Comau, filiale du constructeur automobile Stellantis, fabrique de ces dispositifs et a mené des tests avec des partenaires du milieu du transport maritime en Europe pendant six mois avec différentes déclinaisons de son modèle MATE.

Des tâches qui ne peuvent pas être automatisées comme le chargement et le déchargement de certaines marchandises ou certaines manœuvres de fixation de conteneurs ont apparemment été rendues beaucoup plus faciles; l’effort demandé aux travailleurs étant estimé à 30 % inférieur.

Jeune homme portant un exosquelette lève une boîte
Les manutentionnaires qui soulèvent des boîtes toute la journée sont des candidats tout désignés au soutien mécanique d’un exosquelette. (Photo : Comau)

« Les avantages et l’enthousiasme vécus par les personnes portant les exosquelettes MATE pour accomplir leurs tâches quotidiennes sont une confirmation supplémentaire que cette technologie innovatrice peut être appliquée avec succès dans différents secteurs dans l’avenir, réduisant la fatigue physique et améliorant la qualité de vie des gens », estime Nicola Vitiello, professeur à la Scuola Superiore Sant’Anna.

Fabriqués au Québec et adaptés à notre secteur

Plus près de chez nous, la compagnie Biolift a des installations à Montréal et à Boucherville. Elle aussi se spécialise dans les exosquelettes. Son modèle actuel supporte jusqu’à 20 kg (44 livres) à chaque flexion du dos.

« À l’aide de ressorts à air comprimé, le système emmagasine l’énergie mécanique du corps humain lorsqu’on fléchit le dos et la redistribue lorsqu’on se relève », dit l’entreprise sur son site Web.

Travailleur avec dossard vu de dos porte un exosquelette
(Photo : Biolift)

Joint par Transport Routier, le président-directeur général de Biolift, Laurent Blanchet, indique que les exosquelettes de son entreprise, s’ils ont d’abord été conçus pour les métiers de la construction, pourraient avoir des applications dans le secteur du transport et de l’entreposage.

« Notre exosquelette a été développé pour les travaux au sol ou près du sol, ce qui inclut généralement une flexion du dos prononcée », dit-il dans un premier temps.

« Un usage idéal comprend donc des postures penchées ou des mouvements de flexion du dos pour quelques heures consécutives », ajoute M. Blanchet, précisant que les manutentionnaires dans les entrepôts seraient des candidats tout désignés pour ce type d’aide mécanique intégrée.

Il faudrait moins de 30 secondes à un travailleur pour enfiler un exosquelette Biolift, dont un nouveau modèle pourra offrir un support dorsal allant jusqu’à 27 kg (59,5 livres).

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