Les PME pourraient mieux se développer avec la numérisation

De plus en plus de transporteurs tentent d’intégrer des outils numériques dans leurs opérations. Cette décision peut s’avérer très favorable et faciliter les opérations de transport. Cependant, si les grosses compagnies ont la capacité de se numériser avec les meilleurs outils, ceux-ci sont plus difficiles d’accès pour les PME.

Certaines plateformes aident toutefois les petites compagnies à faire usage d’outils numériques à bon prix. C’est notamment le cas de Machool, une plateforme d’expédition offrant à ses clients l’accès à 22 transporteurs (dont des services de livraison pour le dernier kilomètre avec Postes Canada), tout en leur offrant le choix le plus approprié à leur stratégie d’expédition.

«À travers l’ensemble des transporteurs qui sont disponibles sur la plateforme, un détaillant pourra choisir celui qui correspond le plus à sa stratégie», explique Sébastien Cyr, vice-président des ventes et des responsabilités des affaires.

Les PME sont aussi la principale clientèle de Truxweb, une plateforme qui les met en relation avec des transporteurs. Son cofondateur et PDG, Mathieu van Gent, affirme qu’il s’agit de la seule plateforme au Québec qui fonctionne par abonnement et non par prime, en plus d’offrir des taux nets aux expéditeurs et de mettre les PME de l’avant sur le marché.

«On laisse nos clients bâtir une relation directement avec les transporteurs, ce qui ne se fait pas dans le marché», souligne Mathieu van Gent.

Les deux entreprises assurent offrir de nombreux avantages aux PME, comme des taux négociés, un tarif préférentiel global, un suivi de leurs opérations et aucune discrimination quant au nombre d’expéditions, tout en les aidant vers le chemin de la numérisation.

L’importance de se numériser

Selon Sébastien Cyr, le secteur des transports est à la traîne dans sa transformation numérique, car la plupart des transporteurs utilisent de vieux systèmes qui sont coûteux à changer et qui affectent leur travail. Son entreprise cherche à faciliter les choses pour les différents acteurs afin qu’ils puissent gérer leurs opérations de la manière la plus fluide.

«Il faut s’assurer d’avoir un écosystème qui va faire en sorte que l’on est capable de répondre à la demande de nos clients, tout comme on est capable de prendre en amont l’approvisionnement optimal», a-t-il confié.

Mathieu van Gent estime que la centralisation des données est primordiale pour le bon fonctionnement des entreprises et permet d’éviter des erreurs humaines facilement évitables.

«Il faut absolument faire une grande poussée vers le numérique, parce que c’est la seule façon pour tout le monde de  se connecter facilement et d’avoir des résultats», indique-t-il.

«Si on pousse vers la numérisation, on offre une solution qui va responsabiliser les expéditeurs et les transporteurs et on peut les aider à optimiser leur chaîne d’approvisionnement, ce qui leur aidera à avoir une force dans l’industrie.»

La place de l’intelligence artificielle

La numérisation des transporteurs implique de se familiariser avec de nouveaux outils technologiques. Le premier qui vient dans l’esprit des gens est l’intelligence artificielle. Pour Sébastien Cyr et Mathieu van Gent, il s’agit d’un excellent avantage.

L’IA sera surtout utile pour la gestion des données. En effet, comme le transporteur a beaucoup d’informations à organiser, l’utilisation de l’intelligence artificielle permettra d’en faciliter la gestion. «L’intelligence artificielle peut rendre tout ça un peu plus dynamique, flexible, accessible et en lien avec la demande du marché.»

Si Mathieu van Gent croit aux avantages de l’intelligence artificielle, il estime que les compagnies doivent atteindre une certaine maturité technologique avant de complètement implanter la technologie.

Sébastien Cyr ajoute que des outils autres que l’intelligence artificielle, par exemple ceux qui aident à l’optimisation de l’énergie et à la décarbonation, peuvent aussi être d’excellentes options pour les entreprises.

Une cible pour les cyberattaques

Se tourner vers le numérique n’est pas sans danger. En effet, les entreprises peuvent devenir plus sujettes aux cyberattaques, surtout si elles ne sont pas habituées à leurs nouveaux systèmes. Il est donc important qu’elles prennent en compte et respectent les différents protocoles de sécurité.

«On peut voir les points négatifs, mais si les compagnies sont bien structurées et guidées pour l’implantation d’un système numérique et que les règles sont respectées pour protéger les données et les utilisateurs, ce sera très avantageux et impliquera un risque minime», explique Mathieu van Gent.

Sébastien Cyr ajoute que la mise en place de cette sécurité représente un investissement supplémentaire. «Il y a toujours un risque. Je pense que le consommateur moyen et les entreprises doivent être sensibles à ça, mais c’est encore là une question de moyens. Mettre en place tous les protocoles de sécurité, c’est extrêmement coûteux. En même temps, ça fait partie de notre réalité aujourd’hui.»