L’état de l’industrie abordé à la conférence des utilisateurs d’AttriX

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La conférence des utilisateurs 2024 d’AttriX Technologies permet non seulement de faire le point sur les réalisations de la compagnie dans la dernière année, mais aussi sur l’ensemble de l’industrie du camionnage. C’est dans ce cadre que le président d’AttriX, Anthony Mainville; Marc Cadieux, PDG de l’Association du camionnage du Québec (ACQ) et Chloé Saint-Amand, directrice générale Camo-Route, se sont réunis pour discuter des principaux enjeux qui touchent le secteur.

Anthony Mainville, Chloé Saint-Amand et Marc Cadieux (Photo : David Simard-Jean)

L’enjeu de la main-d’œuvre

Marc Cadieux a rappelé à quel point la main-d’œuvre de l’industrie est essentielle à la survie et à la bonne tenue d’une société, comme la pandémie l’a montré.

«On comprenait à quel point chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement impliquait notre industrie. Ça a été une prise de conscience, même après 20 ans dans l’industrie, de réaliser à quel point on intervenait à tellement d’endroits sans même le réaliser.»

Cependant, l’industrie fait face à un gros manque de main-d’œuvre qui lui donne un coup dur et qui risque de perturber le secteur pendant un bon moment.

«Avec 5 000 postes vacants de conducteurs et conductrices, et près de 3 000 pour les mécaniciens et mécaniciennes, on commence à le ressentir dans les postes de logistique et de transport», a indiqué Chloé Saint-Amand. «On sait qu’il y a un ralentissement au niveau du recrutement, mais ça reste quand même que l’économie va reprendre et que des postes vont quand même rester à combler.»

De nombreux programmes de recrutement et de rétention ont été soutenus par l’ACQ et Camo-Route, certains ayant même été créés par ces associations.

Marc Cadieux a aussi salué les efforts faits autour de la formation des nouveaux chauffeurs, notamment par les centres de formation de Charlesbourg et de Saint-Jérôme, qu’il considère comme uniques au monde et exceptionnels.

L’enjeu des nouvelles technologies

«Depuis 2015, l’adoption technologique est assez foudroyante. On aurait pensé que les technologies apporteraient moins de travail, mais ça s’avère que c’est le contraire», a affirmé Anthony Mainville. Il est d’avis que l’intelligence artificielle (IA) aidera à pallier le manque de ressources du secteur ainsi qu’à optimiser des opérations, notamment en lien avec l’efficacité énergétique.

«L’IA va pouvoir aider beaucoup de gens qui sont moins à l’aise en informatique», a-t-il ajouté.

Marc Cadieux reconnait quant à lui le fait que l’intelligence artificielle est quelque chose de totalement nouveau et qu’il faudra un certain temps d’adaptation avant qu’elle soit démocratisée dans le secteur.

«On commence à apprivoiser ce que va être l’intelligence artificielle. L’introduction de toute chose nouvelle dans une entreprise crée un phénomène d’insécurité ou de questionnement qui est légitime.»

La mise en place des nouvelles technologies impliquera beaucoup de formation au sein des entreprises.

«Le passage aux nouvelles technologies nécessite une nouvelle calibration de la formation à l’interne», poursuit Chloé Saint-Amand. «Tout ça peut sembler facile, mais la transposition en entreprise, c’est tout un défi.»

L’enjeu de la transition énergétique

On pouvait s’attendre à ce que le transport durable soit abordé durant un panel sur les enjeux du camionnage.

Anthony Mainville a remarqué que de plus en plus d’acteurs du secteur envisagent de faire le virage. Même si la plupart n’ont pas encore les moyens de se procurer un véhicule carboneutre, ils commencent déjà à faire de petits efforts, notamment en ce qui concerne leur consommation d’énergie.

«Le transport lourd, malgré qu’il vit une croissance très exigeante, réduit sa consommation énergétique au kilomètre», a-t-il émis, ajoutant que ce résultat peut encore être amélioré grâce à l’optimisation des données et la formation des chauffeurs.

Marc Cadieux estime que la réussite de la transition énergétique des transporteurs est liée à la collaboration des différents acteurs, notamment entre l’industrie et les gouvernements. «Il y a cette réalité qui fait dire que le gouvernement doit accompagner les personnes qui font ce virage.»

Il ajoute que cette collaboration sera surtout utile dans le développement des infrastructures de recharge, une étape de la transition énergétique qui doit se développer encore plus et qui permettra aux véhicules carboneutres de s’étendre sur le territoire, tout comme le développement de nouveau matériel roulant.

La directrice générale de Camo-Route ajoute qu’il ne faut pas seulement convaincre les ministères des Transports et de l’Énergie, mais aussi ceux de l’Emploi, surtout à propos de la formation sur le sujet. En effet, elle estime qu’il n’existe pas assez de formations sur les nouveaux principes comme le transport durable, les nouvelles technologies ou leur gestion.

«Il faut faire comprendre au ministère de l’Emploi cette transformation du secteur. Il faut aussi expliquer que le transport routier, c’est l’industrie qui va amener la plus grande transformation le plus rapidement. Je pense que le ministère n’est pas encore prêt à le voir, donc il faut commencer à présenter ce qui se passe.»

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