Payez-vous trop cher pour votre électricité? Le milieu des affaires s’en inquiète

Le camionnage au Québec, c’est essentiellement une affaire de PME (entreprises de moins de 500 employés). C’est aussi un secteur d’activité résolument tourné vers l’électrification de ses activités.

Le hic, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendant (FCEI), c’est que ces PME ont un fardeau trop lourd à porter en matière de frais d’électricité.

Les particuliers profitent du tarif du bloc patrimonial d’Hydro-Québec et plusieurs grandes industries bénéficient de tarifs préférentiels.

Entre les deux, les PME paient la note, déplore la FCEI selon qui les petites et moyennes entreprises paient de 18 % à 28 % plus cher que le coût réel pour les desservir, « subventionnant » ainsi les autres groupes d’utilisateurs.

Graphique des tarifs d’électricité par catégories d’utilisateurs
(Tableau : FCEI)

« Les hausses de tarifs de 6,4 % en 2023 et de 5,1 % en 2024 qu’elles ont subies, représentent des dépenses supplémentaires qui fragilisent un peu plus leurs finances », dit l’organisation par voie de communiqué.

La question a fait l’objet de vifs débats, hier à l’Assemblée nationale lors de la période de questions, l’opposition reprenant l’argumentaire de la FCEI pour talonner le gouvernement afin qu’il remédie à la situation.

Nouvelle loi sur l’énergie

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, a demandé aux députés de l’opposition de faire preuve de patience jusqu’à ce qu’il dépose son projet de loi sur l’énergie, ce qu’il a finalement fait ce matin.

Le milieu des affaires a accueilli plutôt favorablement l’initiative, avec certaines réserves toutefois.

Préposé d’Hydro-Québec devant son écran
(Photo : Hydro-Québec)

La Conseil du patronat du Québec (CPQ) a émis plus tôt aujourd’hui un communiqué dans lequel il salue la meilleure prévisibilité des coûts d’électricité pour les entreprises mais s’inquiète du même souffle d’éventuelles hausses de tarifs.

« On envoie le bon message : le Québec a un plan énergétique innovant pour les prochaines années », a déclaré Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Par ailleurs, le CPQ appuie le fait que la révision des tarifs se fasse aux trois ans et que ce processus soit dépolitisé en revenant dans le giron de la Régie de l’énergie.

Le CPQ décode du projet de loi déposé par M. Fitzgibbon que des hausses de tarifs à venir sont inévitables.

« Cela nous inquiète, car nos entreprises sont davantage taxées au Québec qu’ailleurs. Augmenter leurs tarifs d’électricité n’est pas une bonne nouvelle dans ce contexte », estime Norma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef au CPQ.

La FCEI a de son côté lancé une pétition afin que le gouvernement baisse les tarifs d’électricité des PME. Vous pouvez accéder à cette pétition et y ajouter votre voix en cliquant ici.

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