Supply Chain Performance : les bienfaits de l’intelligence artificielle et de l’automatisation sur la chaîne d’approvisionnement

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De nombreux représentants d’entreprises de logistique ainsi que des experts de l’intelligence artificielle et de l’automatisation se sont réunis pour le Supply Chain Performance 2024, organisé par la firme conseil Groupe GCL. Ils ont longuement discuté de la manière dont ces deux technologies peuvent transformer les opérations de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

L’automatisation selon Wiptec

L’intelligence artificielle a occupé la plus grande part des conférences de la journée. Néanmoins, quelques-unes d’entre elles se sont intéressées à la mise en place de l’automatisation au sein de la chaîne d’approvisionnement.

D’entrée de jeu, le Groupe GCL a fait une présentation sur les facteurs qui justifient d’automatiser les opérations. A suivi la conférence clé de l’entreprise spécialisée dans la préparation de commandes Wiptec, qui en a surtout profité pour parler de son tout nouvel entrepôt automatisé situé à Longueuil.

Martin Ball, le PDG de Wiptec, était accompagné de Kevin Auger, directeur des ventes du partenaire du projet Baston Solutions, pour expliquer les étapes de la construction du site ainsi que le fonctionnement de ses différents systèmes, allant du ramassage jusqu’à la distribution.

Matin Ball et Kevin Auger (Photo : David Simard-Jean)

Pour Martin Ball, l’automatisation a été très rentable, car elle a permis à l’entreprise d’afficher un gain de productivité de 30 à 40 %, de réduire le temps de formation et d’attirer de nouveaux employés. Il ajoute que ce qu’il faut pour réussir l’automatisation des opérations, c’est un entourage compétent, une bonne organisation et une bonne communication ainsi que le désir de se lancer dans le projet.

L’IA selon Michelin

Si l’intelligence artificielle n’a commencé à être populaire et accessible aux entreprises et au grand public que très récemment, certains l’utilisaient bien avant. C’est notamment le cas pour la compagnie de pneus Michelin qui, depuis 2018, fait usage de la technologie dans ses opérations de chaîne d’approvisionnement.

Comme l’explique Pierre Cordina, chef du département d’ingénierie des données et de l’analyse pour la chaîne d’approvisionnement, Michelin fait appel à l’intelligence artificielle pour différentes applications comme la planification logistique et pour faire des prédictions liées aux demandes. La compagnie fait d’ailleurs usage du programme D@ril qui réalise des prédictions mensuelles selon les produits, pouvant même intégrer des situations disruptives comme la Covid.

M. Cordina ajoute qu’il est important d’utiliser l’intelligence artificielle et humaine, et non de prioriser l’un des deux, car les machines sont plus efficaces pour les solutions plus simples et petites, alors que les humains prennent de meilleures décisions pour ce qui est complexe et de grande envergure.

«Après des années, on s’est rendu compte qu’on a laissé à la machine beaucoup de petites décisions faciles à prendre, qui portent peu d’enjeux et que les gens n’ont pas forcément le temps de prendre. Le temps qu’on libère aux gens, c’est pour qu’ils prennent de grosses décisions qui sont plus difficiles», a-t-il affirmé.

Les bienfaits de l’IA

L’événement comportait aussi un panel de discussion sur l’intelligence artificielle réunissant trois experts du domaine, soit Marc Vaucher, directeur sénior des investissements chez Scale AI; Rémi Dion, cofondateur d’Explorai, ainsi que Mike Cloutier, directeur général des données et de l’IA chez Moov AI.

Rémi Dion, Marc Vaucher et Mike Cloutier (Photo : David Simard-Jean)

Ils ont discuté de la manière dont l’intelligence artificielle peut être intégrée dans les entreprises. Marc Vaucher a notamment partagé que les petites entreprises qui réussissaient leur transition avec l’IA se basaient sur trois éléments : le cheminement stratégique, la maturité digitale et le soutien de bons partenaires.

«Si on aligne ces trois éléments, on peut commencer par un petit périmètre, l’élargir petit à petit, amener la confiance et créer cette transition au sein de l’entreprise pour convaincre les utilisateurs des bienfaits de l’IA.»

Rémi Dion ajoute que la meilleure façon d’utiliser l’outil est de le placer dans des fonctions précises selon les besoins de l’entreprise afin de l’aider dans les décisions. «Parfois, tout ce dont on a besoin, c’est un développement chirurgical là où l’on a besoin, et non pas de revoir l’ensemble de l’outil», a-t-il souligné.

«Ce que je recommande aux gens prêts à passer à l’IA, c’est de commencer à identifier les différentes zones où ils peuvent apporter des modifications.»

Mike Cloutier estime que l’IA doit être capable de faire bouger les choses au sein de l’entreprise à un point d’être capable de créer un cercle vertueux. «Le cercle vertueux, c’est que si je suis capable de passer de l’idée au produit dans un cadre sécuritaire et éthique, je suis capable d’innover plus rapidement.»

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